Rencontre avec Thomas Joye, l’un des chefs de file de la jeune génération namuroise. Une bande de potes qui ne s’imaginaient pas aussi rapidement affronter le top mondial mais qui sont aussi bien conscients que leur apprentissage est loin d’être terminé.
Malgré 11 défaites en 13 rencontres, les Namurois profitent de chaque confrontation avec l’élite du hockey national, voire international. C’est encore plus vrai pour les nombreux jeunes de l’effectif nés en 2003. Ils ne sont pas encore majeurs mais ont déjà passé plus d’une dizaine d’années sur les terrains. « J’avais cinq ans lorsqu’un ami m’a invité à une journée portes ouvertes », confie le milieu de terrain Thomas Joye. « Je suis rentré chez moi avec les genoux et les coudes en sang mais j’ai directement accroché (il sourit). Je joue avec Pierre et Victor de Cocqueau, Loïc Daussogne, Maxime André et Alec Sakellaridis depuis les U10. C’est vraiment dingue de se retrouver tous ensemble en DH. Dès les U16, tout s’est accéléré. On ne pensait jamais intégrer l’équipe aussi rapidement. » Invité à s’entraîner avec les Messieurs dès l’été 2019, Thomas a rapidement reçu la confiance de la coach Joy Jouret. « J’ai été prévenu la veille de notre premier match au Braxgata. À 16 ans et demi, je me suis retrouvé face à des internationaux belges (ndlr : notamment Loïck Luypaert) et hollandais (Bob De Voogd). On avait pris une rouste (9-1) mais cela reste forcément un bon souvenir. »
Thomas a pris part aux 12 rencontres disputées en 2019-2020 et n’a loupé aucun des 13 rendez-vous de la phase classique cette saison. De quoi mesurer la progression effectuée. « Physiquement, j’ai évolué, en termes de condition mais j’ai aussi pris du muscle. On dit que je suis à l’aise techniquement mais c’est dans la lecture du jeu que j’estime avoir le plus grandi. Je sens si je dois jouer la sécurité ou si je peux me permettre une passe tranchante. Il me semble que j’analyse bien les mouvements de mes coéquipiers mais aussi des adversaires. J’aime bien distribuer le jeu, je ne dribblerai jamais cinq joueurs, je laisse ça à Viktor Pokorny. Maintenant, je dois progresser dans mon replacement et les interceptions. J’ai eu comme adversaires directs Simon Gougnard qui a un énorme volume de jeu et Félix Denayer dont le crochet est dévastateur. J’ai pu mesurer le chemin à parcourir. »
« Dommage pour la salle »
Sur la brèche depuis plus de six mois, les Namurois sont au repos jusque début 2021.Il sera nécessaire. « Après le dernier week-end où on a eu deux matchs (ndlr : c’était il y a une semaine), j’étais éclaté de partout (sic) mais je regrette malgré tout que la saison en salle soit annulée, d’autant qu’on était remonté en DH. » Les Namurois tenteront aussi de rester parmi le gratin national en outdoor mais sont conscients de la difficulté de la tâche de laisser l’Old Club, le Daring et l’Antwerp ou le Braxgata derrière eux. Tous ces jeunes qui se sont révélés ne seraient-ils pas tentés en cas de relégation d’essayer de se recaser dans un autre club de DH ? « Théoriquement, la saison prochaine, on sera encore U19. Notre apprentissage n’est pas terminé et avec quatre entraînements par semaine, il y a moyen de bien bosser. Autre paramètre important, nous entamerons des études supérieures, avec les changements que cela peut impliquer en termes d’emploi du temps. Franchement, je ne nous vois pas partir, on a envie de rester entre potes. En plus, on a un nouveau club house qui, compte tenu du contexte actuel, est fermé. Ce serait quand même moche de ne jamais avoir pu en profiter. »
Grégory Pierard, In Sud Presse, mardi 22 décembre 2020.