Dans le long entretien que le président Marc Coudron nous a accordé ce week-end dans le journal Le Soir, nous avons évidemment évoqué les discussions actuelles autour de la construction d’un stade national. Parmi les nombreuses pistes explorées, reviennent avec un peu plus d’insistance des communes comme Wilrijk ou Uccle. Cette dernière accueille 8 clubs, 4.700 membres, et près de 15 % des pratiquants à la Ligue francophone de hockey (LFH).
Marc Coudron, qui est réellement à la manœuvre dans ce dossier ?
C’est la Fédération, mais nous ne sommes pas les seuls à décider. Nous travaillons naturellement en étroite collaboration avec les ligues. Nous avons également besoin de contacts avec les Régions, les communes. Et ceux-ci sont excellents. Mais, pour ériger un stade national, cela prend plus de temps. Les montants engagés sont, en effet, tout autres que ceux nécessaires pour la construction d’un simple terrain. On évoque la construction d’une enceinte pouvant accueillir 7 à 10.000 spectateurs. Mais l’idée n’est pas de construire un seul stade mais bien 2 ou 3 afin de ne pas tout organiser au même endroit. Idéalement, il y aura un stade ou deux, à Bruxelles. Un autre du côté d’Anvers et pourquoi pas un troisième du côté de Gand ou de Louvain.
Le projet mis sur la table par la commune d’Uccle pourrait être le premier à aboutir ?
C’est en tout cas le plus médiatisé actuellement. Mais il y a également d’autres propositions issues d’autres communes comme Auderghem, Evere, Woluwe, ou du côté du plateau du Heysel avec le projet Neo. Attention, parfois, nous ne sommes encore qu’au stade d’idée.
Qui paiera la facture ?
Tout dépendra de la localisation du stade. Mais nous serons sur la même clé de répartition que pour développer des infrastructures en club. Du côté francophone, un terrain est normalement subsidié à 75 %. Du côté flamand, nous sommes plutôt à 25 %. Mais il est également possible d’obtenir des investissements auprès de la commune ou de la Province. La Fédération et la ligue concernée mettront également la main au portefeuille parce que c’est un projet à long terme. Pour boucler le financement, nous sommes naturellement en contact avec notre partenaire Belfius qui pourra nous aider à mener à bien le projet.
De quels montants parle-t-on ?
La facture globale devrait se situer aux alentours des 7 ou 8 millions d’euros. Cela peut évidemment sembler beaucoup d’argent. Mais c’est un projet pour 20 ans avec au minimum 16 rencontres par an sans compter les autres tournois ou ceux organisés pour les équipes de jeunes. Pour rappel, le coût pour des tribunes provisoires est également significatif. Ce sont ainsi plus de 50.000 euros, à Uccle, qui ont été dépensés pour installer les tribunes du match Belgique-Argentine après les JO.
Cela signifie qu’il faudra encore utiliser des infrastructures mobiles jusqu’en 2020 ?
La saison 2019 de la Pro League, tout comme l’Euro qui sera organisé, à Wilrijk, se disputeront dans du provisoire. Mais, pour 2020, nous espérons bien nous appuyer sur du concret. Nous serons peut-être surpris avec l’inauguration d’un stade à Wavre ou à Malines.
Parallèlement au stade, on évoque la construction d’un centre d’entraînement national.
Tout à fait, même s’il s’agit de deux dossiers complètement différents. La piste de Wilrijk a été évoquée, mais nous avons également discuté avec la Fédération de football pour Tubize. Nous sommes ouverts à tout et nous espérons que le plus possible se réalisera. Ce que nous ne voulons pas, c’est d’avoir un stade qui soit vide durant toute l’année. Il devra donc être occupé par un club. Sinon, ça n’a aucun sens.
Propos recueillis par Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 21 avril 2018.
Photo : FIH.