Le Dragons est-il devenu invincible ?

Au mois de septembre dernier, nombreux sont ceux qui avaient prédit une saison délicate aux tenants du titre, le club ayant fait le choix de ne pas compenser les quatre départs estivaux (dont celui de Manu Stockbroekx vers Bloemendaal). Le Dragons faisait donc le pari de la jeunesse pour atteindre, au minimum, les playoffs. Mais, huit mois plus tard, les hommes du président Hans Borstlap sont plus que jamais favoris au moment d’aborder la finale face à l’Herakles. Ils rêvent de décrocher un troisième titre consécutif (un 5 e en 8 ans) avant de s’attaquer, dans quinze jours, et à domicile, à la conquête d’un premier sacre européen (EHL) pour un club belge. Mais quelles sont les recettes de leur succès ? Pourquoi le Dragons est-il aussi fort ? Est-il réellement devenu indétrônable en Belgique ? Tentative de réponse.

1. Une véritable machine à jouer.

Tous ceux qui ont eu la chance de voir évoluer les Anversois ces dernières saisons le reconnaissent, cette équipe est une « machine ». C’est ce qui la rend si redoutable. Le Dragons joue toujours pour gagner, sans calculer. Le noyau travaille consciencieusement pour améliorer le moindre détail qui pourrait faire la différence. Les statistiques sont d’ailleurs éloquentes. Seulement deux défaites en 26 matchs disputés depuis septembre. Meilleure attaque (92 buts), et meilleure défense (38 buts encaissés) de la compétition régulière. Et, cerise sur le gâteau, le groupe semble, enfin, avoir trouvé la clé pour contrôler son trop-plein d’enthousiasme en levant le pied et en tempérant ses ardeurs quand les situations de match l’exigeaient.

2. Un groupe mature et serein.

Avec une moyenne d’âge inférieure à 23 ans, les Anversois possèdent le noyau le plus jeune de l’élite. Mais cela ne les empêche pas d’afficher une maturité et une sérénité impressionnantes. Bien épaulés par les cadres (tous internationaux), qui forment la véritable ossature de cette équipe, les jeunes ont franchi un cap supplémentaire cette saison en championnat. Rien ne semble pouvoir affecter la quiétude des joueurs sur le terrain. Ce groupe est concentré en permanence sur ses objectifs et sur la meilleure manière de les atteindre. Le coach, Jean Willems, qui termine sa cinquième saison à Brasschaat, n’est évidemment pas étranger à cet état d’esprit. Il parvient, chaque année, au mois de mai, à sublimer son équipe et à l’amener vers son pic de forme pour les playoffs.

3. Une gestion sportive réaliste et pragmatique.

Toutes les décisions sont prises par la cellule Top Hockey en concertation avec Jean Willems. Le club mise sur de jeunes Belges. Pas question d’attirer à Brasschaat des seconds couteaux étrangers et de casser sa tirelire. Ce n’est pas un hasard si 65 % de joueurs du noyau A sont du cru. Les transferts sont réalisés de manière minutieuse et réfléchie. Comme pour la saison prochaine avec les arrivées de Gregory Stockbroekx, Victor Wegnez, Nicolas Poncelet et Louis Rombouts pour compenser le seul départ de Thomas Briels. De quoi proposer une équipe encore bien plus redoutable la saison prochaine…

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 20 mai 2017.

Photo : Philippe Demaret – Okey.be

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