Le calcul était assez simple au demeurant : alors que le Watducks avait à se farcir un périlleux déplacement au Dragons, le Braxgata ambitionnait de profiter dans le même temps de la venue du Léo pour se replacer en ordre utile en vue des playoffs. L’opération a échoué. D’abord parce que Waterloo a forcé le partage au Dragons, mais surtout parce que le Brax a perdu une rencontre dont il semblait pourtant détenir les clefs.
Lancés dès la première minute par un but de Shane McAleese, les Anversois ont dominé le début (surtout) et puis même encore une bonne partie de la rencontre. Mais après avoir quelque peu joué avec leur bonheur en ratant quelques grosses occasions, avoir eu affaire à un arbitrage parfois un brin hésitant, et être surtout tombés sur un Romain Henet des grands jours, ils ont finalement vu les Bruxellois émerger à la faveur de deux goals marqués par Max Plennevaux à une dizaine de minutes de la fin.
De quoi faire du surplace au championnat, et même voir le Watducks accentuer son avance d’un point supplémentaire au sein du quatuor de tête… « Il est clair que nous sommes mal payés, mais je pense que nous n’avons qu’à nous en prendre à nous-même, analysait Jérôme Dekeyser, forcé d’assister à la fin de la rencontre depuis le banc anversois, après s’être claqué. Sans enlever le mérite au Léo, je pense qu’avec le groupe que nous avions, nous devions émerger, d’autant que nous avons eu beaucoup d’occasions. En revanche, nous n’avons pas pris un seul p.c., ce qui doit être une première cette saison. A l’inverse, on aurait pu éviter un, voire deux des trois buts que nous encaissons. Bien sûr, ils ont pu s’appuyer sur un Romain Henet des grands jours, sans qui on aurait pu un moment mener 3-1 ou même 4-1. Mais bon, c’est la loi du sport. Et aussi une caractéristique de notre équipe qui, quand nous menons, a un peu trop tendance à se laisser gagner par l’émotion. Du coup, nous avons tendance à laisser un peu trop d’espace à l’adversaire, et ce n’est pas un cadeau qu’il faut faire à une équipe comme le Léo… »
Certes pointés à trois unités du Watducks, il n’est pas question pour autant de se laisser gagner par la panique au sein du Braxgata… « Nous devons continuer à y croire, confirme Jérôme Dekeyser. La suite de notre programme passe par le Daring, le Watducks, l’Antwerp et l’Herakles. Je pense qu’on pourra aller y chercher quelque chose. Et finalement, par rapport au Wat, notre situation ne change pas fondamentalement : on sait qu’on doit les battre si on veut accéder au top 4. »
Un « Fab Four » duquel le Léo ne devrait désormais plus être délogé… « Il était important de gagner ici car cela nous offre quasiment la garantie de jouer les playoffs, analysait de son côté Max Plennevaux, l’homme de la fin de match, du côté bruxellois. Cela va nous permettre d’aborder plus sereinement les dernières rencontres. Les joueurs qui en ont besoin vont également pouvoir en profiter pour souffler un peu. C’est important aussi, et puis cela donnera du temps de jeu à nos jeunes qui n’en ont pas souvent l’occasion. »
Une bonne nouvelle également, à quelques jours des rencontres du KO16 en EHL programmées le week-end prochain à Amsterdam.
Même si le jeu un peu hésitant proposé pendant une bonne partie de la rencontre au Brax doit également s’imposer comme une mise en garde à l’ensemble de la formation bruxelloise. « C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de déchet au niveau technique en début de rencontre, mais je pense que c’était en partie dû à la qualité du terrain ici, plaidait Max Plennevaux. Et puis on a prouvé qu’au mental et en jouant simple, on pouvait compenser ce jeu qui, en effet, manquait peut-être un peu de créativité. »
Thierry Wilmotte, in Le Soir, lundi 21 mars 2016.
Photo : Frank Uijlenbroek / EHL.