Niels Thijssen abandonne les Red Panthers

La nouvelle est tombée en début de matinée mais elle n’a pas réellement surpris les observateurs attentifs de l’équipe nationale belge féminine. Le Néerlandais a annoncé qu’il quittait, avec effet immédiat son poste de sélectionneur national qu’il occupait depuis avril 2017. Une décision qu’il a communiqué à la Fédération et son groupe de joueuses, ce matin. « Après ces cinq dernières années, avec un contrat bientôt à expiration et des discussions de renouvellement en cours, et un Championnat d’Europe qui arrive dans six mois, je pense que c’est le moment pour un changement dans ma vie. Merci les Panthers ! Merci l’ARBH ! Vous allez me manquer. Mais je sens qu’il est temps pour moi de tourner cette page importante, d’à nouveau passer plus de temps avec ma famille et de partir à la recherche de nouveaux rêves. »

Un choix « murement réfléchi » qui n’étonne pas réellement car quelque chose semblait réellement casser dans la relation entre Niels Thijssen et son groupe de joueuses. Après l’échec retentissant de la non-qualification pour les Jeux de Tokyo, face à la Chine, à Changzhou, en octobre dernier, la séparation pas tout à fait à l’amiable avec certains cadres des Red Panthers comme Jill Boon ou Emilie Sinia, ou les derniers résultats peu convaincants en Pro League face à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, le ressort semblait brisé entre le coach et son groupe. Le message ne passait plus et chacun semblait camper un peu sur ses positions. La séparation semblait de plus en plus inéluctable avec des objectifs ou des envies distincts. Un sentiment déjà partagé par Anouk Raes, l’ancienne capitaine des Panthères, qui s’était épanchée dans la presse, en décembre dernier, en expliquant que depuis deux ans, Niels n’avait plus le contrôle de l’équipe et qu’il semblait perdu dans la gestion des moments clés.

C’est en 2012 que le Néerlandais avait rejoint la Fédération. L’ancien coach de l’Antwerp était impliqué dans le programme de l’équipe nationale dames depuis 2015, d’abord comme assistant, puis comme coach principal par intérim après le passage éclair d’Ageeth Boomgaardt, et comme T1 à part entière dès avril 2017. Sous sa direction, les Red Panthers sont parvenues à monter à une 9ème place mondiale historique mais surtout à décrocher une magnifique première médaille d’argent au Championnat d’Europe en 2017, à Amsterdam.

« Ce fut un plaisir de travailler avec Niels en tant qu’entraîneur national », soulignait, de son côté, Adam Commens, le directeur technique national dans le communiqué envoyé par l’ARBH. « Son professionnalisme et sa volonté de se développer en même temps que l’équipe, démontrent sa capacité à diriger en donnant l’exemple. Nous espérons qu’il continuera à faire partie de la famille du hockey belge, car nous sommes convaincus qu’il a encore beaucoup à offrir en tant que ‘leader’ et coach à l’avenir. »

Quid pour la succession ?

Alors quelle sera la suite pour le groupe qui doit préparer le prochain Championnat d’Europe (mai prochain), terminer la Pro League et qui doit surtout se qualifier pour les Jeux de Paris, en 2024 ? On imagine bien que Tim White, dernier arrivé dans le staff devrait occuper un rôle clé ou central dans cette succession vu son palmarès et ses qualités. Le successeur australien de Simon Letchford a dirigé, ces 4 dernières années, l’équipe U21 féminine de son pays, avec laquelle il a décroché une médaille de bronze lors de la dernière Coupe du Monde junior. Mais le Néerlandais Raoul Ehren pourrait, peut-être, lui aussi se voir confier des responsabilités, lui, qui était déjà très présent sur le terrain puisqu’il coachait les dernières rencontres du banc de touche alors que Niels Thijssen préférait prendre de la hauteur et assister aux rencontres depuis a tour vidéo derrière le but.

Quoiqu’il en soit une décision rapide devra être prise pour assurer au mieux la transition. Les Panthères n’ont plus le droit à l’erreur ces prochains mois si elles souhaitent atteindre les ambitions et les objectifs fixés par la Fédération. Les confirmations de leurs progrès tardent à venir et il est grand temps de démontrer qu’elles possèdent bien les épaules assez solides pour répondre aux grands espoirs placés en elles.

Laurent Toussaint, In Le Soir, jeudi 3 décembre 2020.

Photo : Dirk Waem (Belga).

La lettre publiée par Niels Thijssen sur les RS :

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