Onze mois après avoir créé la sensation en décrochant une remarquable médaille d’argent lors du championnat d’Europe, à Amsterdam, l’été dernier, les protégées de Niels Thijssen sont gonflées à bloc au moment de retrouver la scène internationale. Après leurs derniers résultats en tournois ou lors des rencontres de préparation, leur statut a changé même si elles occupent toujours, actuellement, la 13 e place mondiale. Les Panthères veulent confirmer, dès dimanche, qu’elles sont aujourd’hui une équipe qui compte et qu’elles peuvent nourrir de saines ambitions lors des prochains grands rendez-vous internationaux avec en ligne de mire l’Euro 2019, qui sera organisé à Wilrijk, et surtout les Jeux olympiques de Tokyo, un an plus tard.
Pour Jill Boon, l’une des cadres de ce groupe (275 sélections), c’est surtout la constance et la consistance qui pourraient se révéler déterminantes lors de la phase de poules face, tout d’abord, à deux adversaires redoutables, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, respectivement 4e et 5e nations mondiales, avant le duel face au Japon. « Nous savons que la qualification pour les quarts de finale va se jouer sur des détails. Nous évoluerons dans une poule très compliquée et il ne faudra rien lâcher lors de ces trois rencontres. Que ce soit sur les p.c. défensifs ou offensifs, sur les positions dans le cercle, dans les duels, nous ne pourrons pas nous permettre la moindre approximation. Il ne faudrait pas sacrifier le travail accompli durant la quasi-totalité de la rencontre en relâchant notre attention pendant 2 ou 3 minutes. »
Après la finale de l’Euro, la Belgique ne s’est d’ailleurs pas reposée sur ses lauriers. Elle a remis l’ouvrage sur le métier pour poursuivre le travail accompli sous la direction de Niels Thijssen. « Depuis cette médaille d’argent, il y a surtout eu dix mois de travail intensif, poursuit l’attaquante bruxelloise. Nous ne nous sommes pas beaucoup reposées depuis l’Euro puisque nous avons repris les entraînements, dès le mois de septembre, à raison de 3 ou 4 jours par semaine. Il ne faut pas se leurrer, si nous souhaitons intégrer de manière durable le Top 10, il faut encore redoubler d’efforts. J’espère que cet investissement va porter ses fruits durant cette compétition. Nous avons réellement pris conscience de nos qualités et nous savons que nous avons les capacités de battre les meilleures nations mondiales. Il y a beaucoup de talent et d’envie dans ce groupe. »
Lors de la dernière édition de la Coupe du monde, la Belgique avait terminé à la 12e et dernière place, à La Haye. Mais pour cette première édition à 16 nations, les Red Panthers entendent bien créer la sensation. Et les derniers résultats engrangés face aux favoris pour la victoire finale comme l’Angleterre, lors du stage à Londres, au mois de juin, sont plus qu’encourageants comme le souligne Jill Boon. « On ne peut pas comparer les deux éditions. Cela n’a plus rien à voir, que ce soit au niveau de notre groupe ou même nos adversaires. Tout le monde s’est entraîné très dur pendant 4 ans. Toutefois, les plus jeunes ont emmagasiné un maximum d’expérience et de maturité depuis ce rendez-vous. Je suis certaine que cela va payer dans la qualité de notre jeu. Dans le volume de jeu, nous avons vu que nous faisons à présent jeu égal avec l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie. »
Et même si les résultats ne suivent pas lors des deux premiers duels de poule, il sera essentiel de rester bien focalisé sur le troisième match qui constituera certainement la clé vers les quarts. « Nous sommes bien préparées mentalement, conclut la nouvelle joueuse du Racing. Tout le monde sait que c’est le duel face au Japon qui sera décisif. Il y aura d’abord deux rencontres lors desquelles nous pourrons progresser et, pourquoi pas, arracher un point ou même la victoire. Nous devrons monter en puissance et étoffer notre volume de jeu. Nos plus grandes forces résident dans l’esprit d’équipe et la détermination. Nous sommes très soudées et nous connaissons notre valeur. Nous allons tout mettre en œuvre pour atteindre nos objectifs. »
Et pour cela, les joueuses belges devront atteindre leur pic de forme au bon moment mais surtout forcer la chance pour ne rien regretter…
Laurent Toussaint, In Le Soir, vendredi 20 juillet 2018.
Photo : Rodrigo Jaramillo.