Les Panthères en route vers les sommets

Après leur médaille d’argent à l’Euro, à Amstelveen, en août 2017, les observateurs étaient curieux d’assister aux prestations des Red Panthers afin de voir si elles allaient pouvoir poursuivre sur leur lancée, et confirmer les énormes progrès effectués depuis la prise de fonction de Niels Thijssen, en octobre 2015. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que ce fut le cas. Le coach néerlandais a travaillé méthodiquement, secteur par secteur, point par point, pour transformer le jeu de Red Panthers. Chaque détail a été soigné, avec une attention particulière accordée au physique, à la nutrition, à la vidéo et à la préparation. Le groupe s’est également élargi et cela a créé une saine émulation.

« Le groupe poursuit son évolution, mais nous avons besoin de disputer des rencontres pour performer et évaluer notre niveau », précise Jill Boon, la capitaine aux 292 sélections. « Nous avons effectué d’énormes progrès au niveau physique et nous avons démontré que nous pouvions battre n’importe quelle équipe. Durant cette Pro League, nous avons disputé 18 matchs de qualité avec beaucoup de rythme, dans des conditions parfois difficiles. Mais nous avons pu nous adapter et cela a encore renforcé la confiance au sein du groupe. »

Si la défense apporte de plus en plus de garanties de fiabilité (l’arrivée d’Abigail Raye devrait permettre d’apporter encore un peu plus d’impact physique et d’expérience) et que le milieu de terrain continue à se bonifier, les Red Panthers pèchent encore parfois au niveau de la construction quand les circonstances de match ne tournent pas en leur faveur. « La résistance mentale est effectivement un point que l’on souhaite améliorer », poursuit l’attaquante du Racing. « On peut plier mais jamais craquer. Ce sera un point déterminant durant cette Coupe d’Europe. Malheureusement, l’expérience ne s’achète pas. Mais nous avons à cœur de progresser au niveau mental. »

Actuellement neuvièmes au classement mondial, les Red Panthers peuvent donc encore progresser et gravir quelques marches dans la hiérarchie. Mais jusqu’où ? « Notre objectif se situe encore plus loin que de nous qualifier pour les Jeux de Tokyo. Il faut regarder le projet dans son ensemble et donc, pourquoi pas, atteindre, un jour, le top 4 mondial », a expliqué le mentor néerlandais. Mais cette équipe peut-elle réellement prétendre à plus ?

Pour Jill Boon, il n’est pas question de tirer, aujourd’hui, des plans sur la comète. C’est le travail qui paiera et qui permettra à cette équipe d’atteindre le niveau qu’elle mérite. « Même si dans nos cœurs on espère évidemment atteindre ce top 4, cela ne vaut rien. Nous avons les capacités pour ennuyer les équipes du dernier carré mondial. Mais pour cela, il faut être constantes et gagner les matchs importants. On n’a que ce que l’on mérite. Si nous sommes actuellement 9es , c’est qu’il s’agit de notre juste place dans la hiérarchie. Prétendre à plus alors qu’il nous reste encore pas mal de choses à acquérir, ce n’est pas notre style. Maintenant, nous avons des excellents modèles avec les Red Lions qui démontrent qu’on peut y arriver en suivant le programme mis en place, lequel est similaire au nôtre. »

A Anvers, l’ambition sera pourtant mesurée. Une place en demi-finale constituera pourtant un minimum. « Nous sommes la 6e nation européenne et jamais un pays avec cette position n’a remporté l’Euro », conclut Niels Thijssen. « Nous voulons évidemment gagner chaque match. Toutefois, décrocher l’or ne nous paraît pas être un objectif réaliste. C’est un rêve, mais notre but est avant tout d’être au meilleur niveau possible le jour du match. » Des paroles empreintes de bon sens et de sagesse qui permettent, en outre, au passage, d’évacuer un peu de pression sur les épaules de ses joueuses…

Laurent Toussaint, In Le Soir, mardi 13 août 2019.

Photo : Luc Claessen (Belga).

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