Les Red Panthers ont atteint leur premier objectif du tournoi en validant leur ticket pour le dernier carré du Championnat d’Europe. Une place qu’elle ne doive qu’à leur investissement et à leurs performances incroyables depuis dimanche dernier. Face à l’Angleterre, elles ont, à nouveau, cherché les ressources mentales nécessaires pour revenir au score alors que la situation semblait désespérée. Pour Emma Puvrez, la magie opère depuis que Raoul Ehren a succédé à Niels Thijssen, en décembre dernier.
Emma, quelle rencontre hallucinante !
« Oui. Nous avons bien débuté la partie même si ce n’était pas évident face à une bonne équipe anglaise. Mais nous avons osé jouer notre jeu et nous projeter vers l’avant. Nous ne nous sommes pas laissé faire et il y a eu une certaine maitrise dans les échanges. »
Quand vous avez encaissé ce but en toute fin de rencontre, vous avez directement pensé que vous pouviez revenir au score ?
« Oui car nous l’avions déjà fait, dimanche, face à l’Allemagne. On s’est dit simplement, on va le refaire encore une fois. Toute l’équipe sentait qu’elle pouvait inscrire ce petit but. C’est un sentiment étrange que nous n’avions jamais ressenti auparavant. C’est très spécial. Mais je suis tellement fière de cette équipe et de la mentalité affichée. »
On sent qu’il y a actuellement une sorte de magie qui opère dans l’équipe.
« Exactement, il se passe quelque chose de très spécial. Mais personne ne sait l’expliquer réellement. Toutefois, on ose. On ne se laisse pas faire même si on ne gagne pas. On ne lâche jamais rien. Ce n’était pas le cas auparavant. »
Vous parlez souvent de la liberté que vous accorde Raoul Ehren. C’est l’unique clé de ce renouveau ?
« Je pense. Il ne nous met pas de pression sur les épaules. Il nous laisse jouer notre jeu. Cela nous apporte un sentiment de liberté incroyable. Cela permet d’ailleurs pas mal de créativité. Certaines joueuses jouent à l’instinct et cela nous apporte tellement de positif dans le jeu. Chacun utilise ses forces et ses qualités pour aider l’équipe. »
Raoul Ehren est le coach que vous attendiez et qui pourra vous amener très loin dans le futur ?
« Oui. C’est quelque chose que l’on ressent très fort. Le chemin accompli est incroyable en 7 mois. C’est fou ce que nous pouvons déjà faire aujourd’hui. Nous venons d’accomplir un grand premier pas à l’issue de ce premier tour de l’Euro même si ce n’était pas facile. Le sentiment actuel est très difficile à expliquer vers l’extérieur. Nous avons pris conscience de nos qualités. Nous pouvons développer notre jeu mais il y ajoute plein de petites choses. Comment bien défendre. Comment attaquer. Ou comment ne pas prendre trop de risques. »
Vendredi, vous disputerez un match de gala face aux Pays-Bas pour une place en finale.
« Nous n’avons rien à perdre mais cela n’empêche que nous pouvons réaliser quelque chose face aux numéros 1 mondiales. Nous avons accompli la première partie du contrat et maintenant nous allons pouvoir profiter de la fin du tournoi et de ces 2 dernières rencontres. C’est ce dont nous avons besoin. On va se donner à fond. Et si on trébuche face aux Pays-Bas, nous aurons une 2e chance pour décrocher une médaille, dimanche matin. »
Un dernier mot sur les critiques qui ont touché l’équipe depuis la non-qualification pour Tokyo. Cela vous a atteint ?
« Au début oui parce qu’on donnait réellement tout pour atteindre nos objectif. C’était frustrant de ne pas y arriver malgré les efforts entrepris. De l’extérieur, les gens pensaient peut-être que nous ne travaillions pas assez ou que nous ne mettions pas tout en œuvre pour atteindre nos objectis. Mais ce n’était pas le cas. »
Mais vous répétez aussi très souvent que vous travaillez encore plus dur depuis la prise de fonction de Raoul Ehren.
« C’est vrai. Mais on travaille sur d’autres aspects et on porte notre attention sur certains détails importants. C’est la manière de défendre ou d’attaquer. Cela nous apporte plus de maitrise et de contrôle dans le jeu. »
Entretien : Laurent Toussaint (à Amstelveen).