Charlotte Englebert, la panthère en puissance

« Le retour de Chine n’a pas semblé long parce qu’on est resté ensemble, soudé. On ne se rendait pas encore compte. Par contre, l’arrivée à Zaventem a été très dure. Avec les parents et les familles, certaines filles ont commencé à réaliser. » La Namuroise nous parle de cet épisode douloureux pour le hockey belge vécu à la fin du mois d’octobre. Alors que notre équipe masculine vient de confirmer son titre mondial par un sacre européen cet été, notre section féminine a trébuché sur la dernière marche qui devait l’amener jusqu’aux Jeux de Tokyo. Dans un double affrontement face à la Chine en 24h, nos Red Panthers ont courbé l’échine lors d’une séance de shoot-outs décisive.

Charlotte Englebert n’était pas sur le terrain mais bien dans la tribune lors de ce moment. « J’étais avec Tiphaine (ndlr : Duquesne). Il y avait évidemment beaucoup de supporters chinois autour de nous mais on essayait de donner de la voix. Après, on a évidemment dû réconforter nos équipières sur le terrain. »

A 18 ans, Charlotte était donc l’une des deux réservistes des Red Panthers dans ces matches capitaux. Sa position de milieu a séduit le coach Niels Thiessen qui cherchait une solution supplémentaire en cas de pépin dans ce secteur. « J’ai rejoint pour la première fois l’équipe il y a environ un an pour une tournée aux USA », explique celle qui vit à Meux. « Je n’ai plus été trop reprise par la suite. J’étais un peu stressée et intimidée aux entraînements par rapport aux autres joueuses de l’équipe. Je ne savais pas quoi faire sur le terrain. »

Son passage en U21 lui a fait du bien. « Le staff m’a dit que j’avais bien progressé et m’a rappelé en septembre dernier. J’avais donc encore ma chance pour être dans le groupe de joueuses pour la Chine. Finalement, j’ai reçu un message pour me signifier que j’étais réserviste. C’est déjà une belle évolution. »

« Transition au fur et à mesure »

La joueuse fait partie de cette nouvelle génération qui frappe à la porte de l’équipe nationale. « On n’a pas encore parlé du futur. Il faut un peu de temps. Les plus anciennes de l’équipe ne se sont pas encore positionnées sur leur avenir. Les prochains Jeux, c’est dans cinq ans. Certaines prendront peut-être leur retraite mais je ne prends pas cela comme quelque chose de bien ou mal pour moi. Faire une équipe avec uniquement des jeunes n’est pas une bonne chose. Il faut une transition au fur et à mesure. »

Ce vendredi, c’est le championnat qui reprend ses droits. Dès vendredi soir. La Meutie évolue avec le club bruxellois du Racing depuis l’âge de 14 ans. « J’ai commencé le hockey à Namur à l’âge de 5 ans. On était vraiment une bande de copines. A l’époque, il n’y avait pas encore les nouvelles infrastructures. »

Charlotte a décidé de rejoindre le Racing durant son adolescence. « Je sentais que pour mon évolution, c’était mieux que je parte. Je n’ai pas de regret par rapport à ce choix. » Depuis deux ans, elle évolue dans la formation en division d’honneur. « L’objectif, ce sont les play-offs. Après, pour la suite, on n’en a pas encore parlé. »

Prochainement, cette étudiante en droit à Bruxelles pourrait disputer la Coupe d’Europe en salle avec les Panthers indoor, tout comme Lucie Breyne. « J’espère également disputer la saison en salle avec mon club mais ce n’est pas encore défini. » Il faudra évidemment voir si les impératifs de l’équipe nationale outdoor ne vont pas primer pour notre représentante.

Jérôme Nellis, In La Meuse, jeudi 8 novembre 2019.

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