Cap sur la Chine pour des Panthères intrépides

Ambiance bon enfant, vendredi après-midi, dans le hall des départs de Brussels Airport. La perspective d’un fastidieux voyage de près de 24 heures à destination de Changzhou (est de la Chine), via Amsterdam et Shanghai, semblait ne pas détourner les dix-huit Red Panthers (plus deux réservistes) de leur objectif principal : s’en aller glaner dans une semaine leur qualification olympique à l’occasion de deux rencontres couperet, face à la Chine, qui les précède d’un rang au classement mondial (10e et 11e).

« Je suis super excitée », reconnaissait même Ambre Ballenghien, avant d’esquisser un pas de danse avec l’une de ses équipières, tandis qu’Aisling D’Hooghe exprimait le sentiment très positif qui avait gagné le groupe à la faveur d’une préparation marquée par des victoires successives contre le Canada, la Corée du Sud et l’Irlande. « Notre stage s’est très bien passé », confirmait la gardienne. « L’ambiance était au beau fixe, et nous avons pu passer en revue les différentes tactiques élaborées avec Niels (Thijssen). »

Photo : Jasper Jacobs (Belga).

Le coach des Red Panthers affichait un visage serein, lui aussi. « Nous sortons d’une préparation de six semaines qui s’est déroulée à la perfection », analysait le Néerlandais. « Bien sûr, au début, on a bien plus parlé que joué au hockey, car il était important de débriefer l’Euro afin de tourner la page. Mais en se remémorant ces trois dernières années, et en particulier celle-ci avec la Pro League, nous sommes rapidement arrivés à la conclusion qu’il y avait eu beaucoup plus de bons que de mauvais matchs. Une fois convaincues de cela, et grâce notamment au travail effectué avec le coach mental Jef Brouwers, les filles ont repris l’entraînement avec envie et confiance. Et surtout en ayant plaisir à jouer ! C’est très important, car même si les aspects physique et technique auront leur importance, il ne fait aucun doute que ce match de 120 minutes (NDLR : le vainqueur sera désigné au cumul des buts marqués lors des deux rencontres de 60 minutes) se jouera avant tout au mental. Au coup d’envoi, ce sera du 50-50, mais nos filles ont les qualités pour gagner. »

En face, les Chinoises seront cependant animées de la même détermination, elles qui poursuivent l’œuvre d’une équipe créée en vue des JO de Pékin (2008). « C’est aussi le match de leur vie », nous confiait le porte-parole de l’équipe belge à laquelle on n’aura pas épargné grand-chose, semble-t-il : changement d’hôtel, difficultés pour réserver des terrains d’entraînement ; le fair-play ne sera pas nécessairement au rendez-vous en marge de ces rencontres programmées les vendredi 25 et samedi 26 octobre (à 10 heures du matin). « Les deux équipes vont partir à la guerre, c’est certain », conclut Barbara Nelen, qui partage le rôle de capitaine avec Jill Boon. « Mais nous partons là-bas avec le souvenir d’avoir gagné nos deux rencontres de Pro League, face à ces Chinoises. Tout en remportant notre tout premier match aux shoot-out, là-bas à Changzhou. Nous connaissons bien leur tactique, qui est conforme au jeu que développent la plupart des équipes asiatiques. Et cela nous convient bien. »

Thierry Wilmotte, In Le Soir, samedi 19 octobre 2019.

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