Quentin fait un arrêt cardiaque en plein match, le défibrillateur lui sauve la vie

La vie ne tient parfois qu’à un fil. Cette expression, Quentin Wijns et ses proches s’en souviendront jusqu’à la fin de leur vie. Ce lundi soir se tenait un match amical entre l’équipe première du Louvain-la-Neuve Hockey Club et le Royal Pingouin Hockey Club Nivellois. Au début de la deuxième mi-temps, le jeune homme de 24 ans est sorti du terrain nivellois pour un changement et, pour une raison encore inconnue, il s’est subitement effondré sur le bord du terrain. « Il est tombé en syncope, avec les yeux ouverts et le visage bleu. Son cœur ne battait plus, explique Maxime Betrand, coach au Pingouin et témoin de la scène.

Heureusement, deux assistants de l’équipe néo-louvaniste, formés aux premiers secours sont rapidement intervenus. « Je l’ai ausculté, il a fait un arrêt cardio-respiratoire, explique Xavier Van Gaver, coach assistant de l’équipe et kinésithérapeute. J’ai demandé qu’on appelle le 112, ce qui a créé la panique. » Un autre assistant de l’équipe et trois autres personnes, dont une médecin de l’équipe dames du Pingouin, sont aussitôt venus prêter main forte au coach. « On s’est relayé à trois pour lui faire un massage cardiaque. Un membre est alors arrivé avec le défibrillateur, qui a dit qu’il n’y avait aucun rythme cardiaque. On l’a donc mis sous shock et on l’a récupéré, son cœur s’est remis à battre. On l’a remis en PLS, avant l’arrivée du SMUR et de la police », poursuit Xavier Van Gaver.

Quentin a été emmené à l’hôpital de Nivelles, mais allait déjà mieux lors de son admission. Ce mardi, il a encore passé des examens complémentaires à l’hôpital de La Louvière pour déterminer la cause de son arrêt cardiaque. Un soulagement pour sa maman, Edurne.

« C’est extraordinaire qu’il était avec des gens qui étaient capables d’identifier ce qui lui était arrivé et qui ont su avoir les bons gestes. Ils ont su utiliser la machine, appeler les secours le plus rapidement possible. Ce sont des automatismes que peu de gens ont, surtout dans l’émotion. Quentin aurait pu mourir ou avoir des séquelles, je suis impressionnée par sang-froid et leur réactivité », nous confie-t-elle.

Pourtant rien ne prédestinait Quentin à subir un tel incident. Sans aucun antécédent ni signe avant-coureur, le jeune Néo-Louvaniste a toujours été en pleine forme et joue au hockey depuis l’âge de ses 8 ans au sein du même club. Un club dans lequel il s’implique d’ailleurs beaucoup : il est depuis quelques années responsable de la communication. « Il envisage une carrière professionnelle dans le management sportif », détaille sa maman.

Difficile encore de dire s’il pourra continuer le hockey ou tout autre activité sportive, mais sa maman et les coaches insistent aujourd’hui sur l’importance de se former aux premiers secours. « En hockey, dès qu’on a le diplôme d’initiateur, il faut un BEPS (un Brevet Européen de Premiers Secours, NdlR). C’est proposé aux joueurs, mais ce n’est pas obligatoire et ils doivent le suivre à la Croix Rouge. Si je n’avais pas eu cette formation, j’aurais perdu un joueur sur le terrain. C’est capital de former les jeunes. Ça aurait pu arriver à n’importe qui, et pas seulement aux sportifs », rappelle Xavier Van Gaver.

Ce jeudi, lors de l’entraînement au Louvain-la-Neuve Hockey Club, son président Gorka Aguirre, qui est également l’oncle de Quentin, prononcera un discours en hommage à ses sauveteurs. « Ce sera un discours de président, d’oncle et d’homme. C’est un moment fort que ces jeunes ont vécu et qu’ils doivent surmonter. Ils ontvu l’un des leurs partir. En collaboration avec le Pingouin, nous allons leur organiser un soutien psychologique », indique le président.

Sarkis Geerts, In Sud Presse, mercredi 24 novembre 2018.

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