Quatre régionaux à l’assaut de l’élite

Le coronavirus a stoppé prématurément le championnat de hockey début mars. Quelques semaines plus tard, la fédération décidait de faire monter les deux premiers de chaque série. Une aubaine pour l’Old Club, assis à ce moment sur le 2e siège en D1. Une promotion inespérée pour un club, promu quelques mois plus tôt et qui voyait ainsi s’ouvrir les portes de la Division d’Honneur. Parmi ces valeureux liégeois, quatre sont originaires de notre arrondissement : les frères Tanguy et Amaury Tambwe, Pierre de Moor et Gauthier Marchandise. Nous sommes partis à leur rencontre.

1. Tanguy Tambwe : « Notre force, c’est notre groupe »

Les jumeaux Tambwe (21 ans) ont découvert le hockey au Baudouin (Dilbeek) avant de s’installer à Geer. C’est à l’Old Club qu’ils ont poursuivi leur apprentissage. « Cela fait 10 ans que j’évolue ici dont 7, je pense, en équipe première », explique Tanguy, fier de la situation. « Au départ, on ne s’attendait pas à jouer les premiers rôles mais j’ai rapidement estimé qu’on pouvait viser plus haut que le maintien. J’étais un des seuls à le penser au début, puis tout le groupe en a pris conscience. Le coronavirus nous a fait monter plus tôt que prévu. On mérite cette promotion car on a été deuxièmes toute l’année. » Notamment grâce aux buts inscrits par l’attaquant. « J’en espérais entre 20 et 25. Quand le championnat s’est arrêté, j’étais à 11 en 15 matches. Un peu en deçà de ce que j’avais espéré mais cela reste correct. Si je pouvais en inscrire entre 15 et 20 la saison prochaine, je serais content. Jouer et devenir une valeur sûre seront les choses les plus importantes pour moi. Mais je ne suis pas l’élément déterminant de notre montée. Notre force, c’est notre groupe. Une bande de potes avec de la cohésion et de la solidarité sur et en dehors du terrain. On a aussi une belle arme avec notre international pakistanais. Notre coach nous apporte beaucoup aussi. Depuis qu’il est arrivé, on est monté deux fois. »

2. Amaury Tambwe : revanchard après une fracture de la main

Amaury Tambwe a suivi la même trajectoire que son frère. « A part que j’ai découvert les entraînements de l’équipe première un an après lui et que j’ai dû attendre mes 17 ans pour disputer mes premières minutes », enchaîne le milieu de terrain qui espérait plus de sa saison. « Je me suis fracturé la main à l’entraînement lors de la préparation. J’ai perdu de précieuses semaines à cause de mon plâtre. D’habitude, j’avais ma place dans le milieu mais je n’ai pas su la récupérer pleinement à mon retour. L’équipe tournait et certains nouveaux s’étaient imposés. Je n’ai pas su les déloger comme j’aurais voulu. » C’est donc avec une envie de revanche qu’il abordera la prochaine campagne. « J’aimerais devenir une valeur sûre de la DH, mais pas question pour autant de négliger mes études de médecine. J’ai besoin du hockey pour me défouler. Un de mes équipiers parvient à combiner les deux. Pourquoi pas moi ? Je veux vraiment faire partie du noyau de base dans les prochains mois. » Amaury est bien conscient du défi qui les attend, lui et ses équipiers. « On doit s’améliorer tant tactiquement que physiquement. Il y a un gros écart à ces niveaux entre la D1 et la DH. Comme Namur, on sera le Petit Poucet qui tente d’éviter la relégation. »

3. Gauthier Marchandise : deux montées de suite depuis son arrivée

De nos 4 mousquetaires, c’est Gauthier le plus âgé : 28 printemps. Arrivé à l’Old Club il y a deux ans, le Hutois vient d’enregistrer deux montées de rang. « J’ai commencé à jouer vers 5-6 ans, à Huy. A 16 ans, j’y intégrais l’équipe première. Liège m’avait déjà approché mais j’étais attaché au club de mon enfance. Je voulais rejoindre la D1 avec Huy mais on avait échoué. J’ai alors décidé de tenter une nouvelle expérience dans un club qui venait de descendre en D2. Je sentais le projet plus abouti et je croyais en nos chances de remonter. » Il ne s’était pas trompé. Mais de là à envisager un doublé… « Jamais je n’aurais pensé passer aussi vite de la D2 à la DH », reconnaît le milieu gauche qui a parfois été freiné par de petits pépins physiques cette saison. « On avait surclassé la division et on s’est vite rendu compte qu’on avait un potentiel pour se mêler aux meilleurs de la D1, alors que le but initial était juste de se maintenir. A la fin du premier tour, on a revu nos ambitions à la hausse… et on a profité des circonstances pour gravir un nouvel échelon. Je pense qu’on serait tout de même montés, même si ça aurait été plus dur. On venait de perdre un match et on devait encore rencontrer les 3es, sur qui on comptait 4 unités d’avance. Ça s’annonçait chaud… » Et le rêve est devenu réalité. « Toute l’équipe est motivée pour aller défendre sa chance en DH, pas juste pour faire de la figuration. Il faudra éviter les 4 dernières places. On misera sur notre top ambiance. Comme c’était déjà le cas à Huy à l’époque, on forme une vraie bande de potes. »

4. Pierre De Moor : « Dans le 2e meilleur championnat du monde »

Le quatrième larron n’est autre que Pierre De Moor. A 25 ans, ce Hutois pure souche a lui aussi été formé au pied de la centrale et n’a jamais vraiment coupé le cordon ombilical puisqu’il est responsable de l’école des jeunes de Huy. « J’y ai découvert le hockey à 5 ans et je suis parti à 16 », explique l’attaquant. C’était le début d’un parcours à rebondissements : l’Old Club, la DH avec Namur à 18 ans, le retour à l’Old Club, le retour à Huy, le départ vers Lille (DH française) puis un 3e passage chez les Liégeois. « Je suis revenu pour le projet D1 et me revoilà au plus haut niveau. Les Espoirs d’il y a quelques années sont devenus des valeurs confirmées, avec plus d’expérience et de maturité. Cette année, on avait un parfait mix : jeunesse et expérience, bons joueurs du club et bons renforts de Verviers et de Huy… C’était un peu la « Dream Team » de la région. Au White Star, descendant de DH, on mène 0-3, ils reviennent à 3-3 puis on s’impose 4-6. Un bel exploit. Mais c’est le 1-1 face au Pingouin, malgré un stroke raté à la dernière seconde, que je me suis dit qu’on ne pourrait plus nous arrêter. » Pierre aura l’honneur de croiser la route de son petit frère, Nicolas, l’an prochain, puisqu’il évolue à Namur. « C’est formidable de se dire qu’on va jouer dans le meilleur championnat au monde après celui des Pays-Bas. Quand on voit le budget, les étrangers et les internationaux qui évoluent en DH, c’est vraiment un autre monde. »

Laurent Maes, In La Meuse, jeudi 14 mai 2020.

Commentaires