Namur attend une nouvelle génération

Il y a un peu plus de quatre ans, Namur disputait la coupe d’Europe de hockey en salle et était même dans le top 8 continental. Les Escargots ont décroché deux titres de champions de Belgique, en 2014 et 2015 et restaient même sur six finales consécutives lorsqu’ils ont été relégués la saison dernière. Autant dire que cela a été difficile à avaler. « On ne faisait plus partie des favoris, on pouvait l’accepter mais descendre en D1, cela nous a mis une grosse claque », confie d’emblée l’attaquant Paul Navez. « Moralement, je me souviens que cela m’avait bien cassé au moment d’entamer le deuxième tour en extérieur. Enfin, il faut peut-être passer par là pour se relever et repartir dans une autre dynamique. »

Et ce nouveau cycle doit faire la part belle à l’ancrage local. Terminé de faire venir des brouettes de joueurs extérieurs, surtout si cela n’apporte pas de plus-value et que cela nuit à la cohésion. « Je me souviens que lors du premier match l’an dernier, on s’est regardé Harold D’Hayer et moi, on était les seuls du club », explique Gilles Jacob qui coachera l’équipe mais reprendra également du service sur le terrain. « Ici, il a fallu motiver les plus anciens (Ndlr : D’Hayer, Jacob, Navez et Willemart alors que Pokorny a décidé de jouer en DH au Léopold) de continuer un an pour encadrer les plus jeunes mais c’est un beau défi de créer la prochaine génération. Sept U19 feront partie de l’effectif et certains jouent déjà en DH à l’extérieur. Ils aiment la salle et ont d’ailleurs été deux fois demi-finalistes des championnats de Belgique dans leur catégorie d’âge. »

« Pas la tête dans le sac »

Pour les joueurs qui galèrent en extérieur cette saison en DH (8 matches, 0 point, 9 buts marqués, 61 encaissés), voilà une parenthèse qui devrait faire le plus grand bien. « Tout le monde me dit ça mais très franchement, on n’a pas du tout la tête dans le sac, l’état d’esprit est super positif », complète Paul. « On n’est pas des professionnels mais on donne tous le maximum. Il y a trois entraînements par semaine, une séance physique plus encore des analyses vidéo et tout le monde répond présent. Même si nous n’avons pas pris de points, je vois une évolution dans notre jeu. Je le répète, physiquement, on n’est pas dépassé par l’intensité et collectivement, nous sommes bien plus forts que lors de notre précédente expérience en DH. On était tout fou de mener à la pause au Racing lors de notre dernière rencontre. Ok, on s’est ensuite pris sept buts mais les petits jeunes s’en foutent du score, ils donnent toujours tout et ça, c’est beau. »

On peut donc dire que l’équipe aborde la saison indoor avec une solidarité et une cohésion jamais vues la saison dernière. « Dans les mêmes conditions, je n’aurais pas continué mais ici, le défi est vraiment chouette. On va affronter des adversaires qui jouent aussi en DH à l’extérieur (ndlr : Braxgata et Dragons) mais la salle n’est pas leur priorité. Ils ne vont peut-être même pas s’entraîner. Techniquement, en face, cela restera fort mais en termes de structure de jeu, on doit pouvoir faire la différence. » Il n’y a pas de pression mais reprendre directement l’ascenseur ne serait pas mal vu. « On va essayer mais moi je fixe surtout l’objectif de rejouer les playoffs de DH dans les trois ans », conclut Gilles.

Les Dames, de leur côté, ont également été reléguées en D1. Pierre-Emmanuel Coppin les coache toujours en extérieur mais fera une petite pause hivernale. C’est Alain Remacle qui prendra le relais. Le seul objectif est surtout de prendre du plaisir après une saison et demie au cours laquelle cette notion n’a guère été présente.

Grégory Pierard, In Sud Presse, vendredi 6 décembre 2019.

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