Après deux ans en D2, l’Old Club de Liège retrouve, cette saison, la Division 1. Un championnat où le président Jean-François Bourlet compte bien rester quelques années, étant donné que les problèmes de terrain sont loin derrière les Liégeois.
Comment se porte l’Old Club ?
Il se porte plutôt bien ! Nous venons de remonter en Division 1, deux ans après l’avoir quittée. En 2008, nous avons disputé une saison en Division d’Honneur. Nous sommes directement descendus, mais avec les honneurs, car nous avions tout de même remporté presque dix points. Ensuite, on a eu toute une période plus compliquée. Il a fallu changer de génération de joueurs, renouveler notre effectif, puis nous avons connu des problèmes avec notre terrain. Il y a 4-5 ans, notre terrain n’était pas homologué pour la Division 1, étant donné que la surface de jeu n’était pas la bonne. Nous devions donc trouver un terrain pour les matches « à domicile », ce qui revenait presque toujours à jouer à l’extérieur au final. Ce qui explique que l’on a fait l’ascenseur durant plusieurs saisons.
Et tout est résolu aujourd’hui ?
Oui, cette période difficile est derrière nous. Nous avons désormais le bon terrain pour la D1, donc nous comptons bien nous y établir.
Pour ensuite s’essayer à la division d’honneur ?
Si vous demandez à l’entraîneur, il vous dira que c’est envisageable. Moi, sincèrement, je n’y crois pas. L’écart est trop important et, surtout, les budgets des grosses écuries sont bien trop élevés. Vous savez, pour s’établir en DH, il nous faudrait le même budget que celui pour nos 600 membres actuels. Ce qui voudrait dire les sacrifier, et ça, c’est hors de question.
Plus globalement, comment se porte le hockey belge ?
Il va très bien, aidé en cela par les excellents résultats de notre équipe nationale. Cela a un impact énorme, cela provoque un très bel engouement chez des personnes qui, auparavant, ne connaissaient même pas ce sport ! Désormais, nous comptons 50.000 membres, et ce nombre ne cesse de progresser. Surtout en Flandre d’ailleurs car, là-bas, on considérait par le passé le hockey comme un sport de francophones. Il faut aussi reconnaître que la qualité de nos championnats est excellente. Selon moi, nous avons même l’un des trois meilleurs championnats au monde !
Peut-on envisager que le hockey devienne aussi populaire que le foot ?
C’est en train de devenir un sport extrêmement populaire, mais faire jeu égal avec le foot, c’est impensable. En même temps, ce n’est pas ce que nous cherchons. Nous devons d’abord créer plus de clubs, notamment dans des zones inexplorées au niveau du hockey, comme Neupré par exemple. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, évidemment. Pour garder la comparaison avec le foot, en hockey, il ne suffit pas d’une prairie plus ou moins entretenue pour créer un club. Les infrastructures sont bien plus onéreuses, et je pense que cela constitue un frein important.
Que faudrait-il améliorer pour aider le hockey à grandir encore plus ?
La médiatisation. Je pense qu’il faudrait mettre plus en lumière nos hockeyeurs, car ils jouent à un excellent niveau. Quand je vois qu’on accorde une demi-page d’un journal à un entraîneur de foot de promotion qui s’est battu après un match, et qu’on ne parle même d’une équipe de hockey qui réussit au niveau national, je ne trouve pas ça normal du tout. Mais ce n’est pas le seul domaine à améliorer, et il faut reconnaître que certaines choses ont déjà été mises en place positivement. Je pense notamment à la scission de la fédération en deux parties, une francophone et une néerlandophone. Certains ont beaucoup critiqué cette initiative, mais je pense que c’était le bon choix. Désormais, la LFH est liée à l’Adeps, et je trouve que cela nous a permis de faire un fameux bond en avant. Nous avons désormais bien plus d’avantages à ce niveau-là, et c’est une aide non négligeable.
On parle beaucoup de football féminin en ce moment, où en est le hockey féminin ?
Les dames ont toujours été présentes, mais souvent dans l’ombre des hommes. Cela dit, il y a de plus en plus de progrès à ce niveau. À la fin des années 90, la fédération a pris une très grande décision dans ce sens : en finir avec la mixité au sein des équipes de jeunes. Cela a forcément entraîné une augmentation de nos effectifs féminins. Forcément, il a fallu repartir de la base. Aujourd’hui, la pyramide commence à pointer, mais c’est un processus très lent, qui nécessite un énorme travail en amont. Il y a peu, les dames avaient 15 ans de retard par rapport aux hommes. Ici, on est à moins de 10 ans, c’est encourageant. Pas encore assez, mais encourageant.
Quelle est la prochaine date à cocher dans l’agenda de l’Old Club ?
Le 22 septembre ! Nous recevons Nivelles, un candidat à la montée. Ce sera un match spectaculaire si vous voulez mon avis, il risque d’y avoir du beau hockey, donc on espère avoir du public !
Alexandre Cuitte, In La Meuse, lundi 16 septembre 2019.