La Wallonie est encore loin de la saturation

Malgré le covid, la Ligue francophone de hockey croît toujours légèrement. Elle poursuit aussi son expansion avec des projets de création de clubs à Andenne, Grez-Doiceau, Ciney ou Eupen avec la volonté s’implanter uniformément dans chaque province.

Les temps sont durs pour les fédérations et les ligues sportives depuis le mois de mars. En effet, elles tentent de s’adapter au mieux à la situation sanitaire et aux différentes décisions gouvernementales pour offrir à leurs membres la possibilité de pratiquer leur discipline en toute sécurité. Du côté de la Ligue francophone de hockey (LFH), et ses 26.430 membres, on enregistre même une légère croissance (1 %) du nombre de pratiquants. Mais pour accueillir ceux-ci dans les meilleures conditions, il est capital de poursuivre l’implantation de nouveaux clubs (il en existe 48 actuellement) aux quatre coins de la Région wallonne ou à Bruxelles. « Il faut se replonger dans le plan stratégique de la Ligue et notre volonté de développer un maillage spécifique en Wallonie », explique Dominique Coulon, directeur général de la LFH. « Le cas de Bruxelles étant spécifique puisqu’il y a nettement moins de possibilités vu le manque de place. Nous sommes encore loin de la saturation et il existe clairement encore un potentiel de croissance. Nous souhaitons disposer de trois clubs par province et surtout que les déplacements de club à club ne dépassent pas la demi-heure. Ce n’est pas encore le cas dans les provinces de Namur et Luxembourg. »

Chaque projet est évidemment unique. Il suit un parcours spécifique qui dure en moyenne 3 à 4 ans entre les premiers contacts et le dépôt des statuts à la Ligue. « Notre ambition première est de créer une culture et un ancrage local dans chaque nouvelle structure. Chaque histoire est différente puisque l’initiative peut naître, soit d’une volonté communale comme à Andenne ou à Grez-Doiceau, soit de l’envie de joueurs de créer un nouveau club, comme c’est le cas à Ciney. Mais l’important est toujours de pouvoir s’appuyer sur des personnes compétentes et motivées qui porteront le projet durant plusieurs années avant de passer, pourquoi pas ?, la main. »

La situation sanitaire et la crise actuelle ont naturellement ralenti des projets déjà sur les rails. « Les effets de la crise ont ainsi coupé l’herbe sous le pied dans la progression de certains dossiers », poursuit Dominique Coulon. « C’est le cas, par exemple, à Mettet où le covid a tout arrêté. De notre côté, même si nous ne pouvons offrir de soutien financier, ce que nous regrettons, nous mettons toutefois à disposition du club un staff et une équipe pour accompagner la mise sur pied de ces nouveaux clubs. Nous proposons ainsi notre expertise mais aussi des facilités, des tarifs préférentiels et la mise à disposition de matériel, de formateurs ou de structure pour lancer les initiations. Ensuite, nous proposons un trajet de formation pour le coaching, les entraînements et l’arbitrage. »

Mais c’est l’argent qui reste toujours le nerf de la guerre tout comme la mise à disposition d’infrastructures de qualité. « Le problème des infrastructures et des terrains est réellement essentiel comme le démontrent deux exemples très concrets », conclut encore le directeur général de la LFH. « A Hannut, les 250 membres doivent jouer à Old Club tandis que ceux de l’Ascalon, qui approchent les 400, pratiquent le hockey sur un terrain limite à Mons. Cette situation nomade n’est pas idéale. Les membres ne se sentent pas chez eux et peuvent discuter le prix des cotisations. Quel est le réel intérêt pour eux d’appartenir à un club si c’est pour jouer ailleurs ? Nous sommes à la croisée des chemins pour que ces clubs continuent à se développer. En effet, ces débutants n’ont pas encore le sport ancré dans leurs gènes. Ils peuvent donc se diriger vers une autre discipline pour trouver un meilleur encadrement ou de plus belles infrastructures. »

Dans les prochains mois, Andenne devrait être le 49e club reconnu par la LFH avant la naissance probable d’une petite dizaine d’autres au cours des dix prochaines années et, pourquoi pas ?, dans des villes comme Spa, Mouscron ou Dinant qui pourraient elles aussi rejoindre la famille du hockey belge.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 24 octobre 2020.

Photo : John Thys (Belga). 

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