La majorité des clubs souhaitait mettre un terme à la saison

Depuis l’annonce de la décision, jeudi soir, les discussions vont bon train dans le petit milieu du hockey. Tout le monde possède son avis bien tranché sur la question et les commentaires fusent. Si les clubs attendaient une décision rapide dans leur grande majorité, ce sont les joueurs de division d’honneur qui sont, pour certains, un peu moins en accord avec les choix posés par l’ARBH et les deux ligues.

1. Une décision nécessaire et espérée
La Fédération a décidé de mettre un terme à la saison arrêtée depuis le 8 mars dernier à l’issue de la 11e journée de compétition (12e chez les dames) en concertation avec la Top Hockey League (THL), qui représente les clubs de division d’honneur. « Cette décision a été prise à l’unanimité », insiste Marc Coudron, le président de l’ARBH. « Les discussions sont très ouvertes et nous sommes rapidement parvenus à trouver des solutions. Nous avons naturellement tenu compte de certaines recommandations de la THL même si les décisions ne concernaient pas uniquement les équipes de l’élite mais bien l’ensemble des clubs du Royaume. Cela devenait impossible d’attendre et ce pour de multiples raisons. » Le discours de Fabrice Rogge, président de la THL, allait naturellement dans le même sens. « Nous voulions donner toutes les chances à une poursuite du championnat. Mais nous avons consulté nos membres qui pour la majorité préférait arrêter la compétition. Il était également essentiel de donner un signal clair. Nous sommes bien évidemment solidaires avec tous les citoyens durant cette crise et je pense que la solution proposée est la meilleure pour tout le monde et ce quelle que soit la division. »

2. Pas de champion en 2020
Suite à ces circonstances exceptionnelles, l’ARBH a décidé de ne pas attribuer de titre de champion de Belgique cette saison, en dames et en messieurs. Finalement assez logique puisqu’on a disputé seulement un peu plus de 50 % des rencontres programmées pour coiffer les lauriers nationaux en fin de saison. Mais c’est l’attribution des tickets européens et la non-relégation qui suscitent le plus de commentaires de la part des joueurs. Pour Victor Wegnez, le milieu de terrain du Racing et des Red Lions, cette décision est tout simplement aberrante. « Je trouve cela totalement dingue la manière dont ils ont attribué les tickets européens. Le système comporte deux poules et ce sont trois clubs qui figurent tous dans le groupe A, le Léopold, la Gantoise et le Dragons, qui sont récompensé. On décide également qu’il n’y a pas de descendants alors que les deux derniers étaient déjà condamnés. C’est absurde. Il est grand temps que la Fédé belge regarde avec un peu plus d’attention ce que font nos voisins néerlandais. Je suis pour un retour à un championnat linéaire et des playoffs à quatre équipes au meilleur des trois manches. Je suis curieux de voir comment ils vont organiser le championnat à 14 la saison prochaine. La seule décision logique est que le Léopold ne soit pas champion vu que l’on a disputé que la moitié des rencontres cette saison. » Un sentiment qui n’est évidemment pas partagé par Fabrice Rogge. « Trois quarts des clubs étaient d’accord pour attribuer ces tickets de la sorte. Ces équipes ont remporté des rencontres face à tous les concurrents des deux poules. Ils étaient donc en meilleure position pour recevoir ces sésames EHL. En ce qui concerne le titre de champion, je précise tout de même que si c’était moins évident chez les messieurs puisque le Léo ne possédait que 3 points d’avance sur son poursuivant, les dames de la Gantoise occupaient la tête en ayant remporté leurs 11 premières rencontres. Elles méritaient donc certainement d’être sacrées et les regrets sont peut-être encore plus importants de leur côté. Pour les descendants, rien n’était joué car les playdowns n’ont tout simplement pas eu lieu et chez les dames les écarts étaient d’ailleurs minimes. »

3. Quelle formule de championnat pour la saison prochaine ?
Il y aura donc 14 équipes en division d’honneur puisque le Daring et l’Old Club montent de D1 et que Namur et l’Antwerp se maintiennent. Il faudra donc trouver de la place dans un calendrier international déjà saturé avec la Pro League, les Jeux de Tokyo et le championnat d’Europe qui devait se disputer initialement en août 2021. « Je fais confiance à la Fédération et à la créativité de sa cellule ‘Compétition’ pour trouver une solution », poursuit le Gantois Fabrice Rogge. « Nous avons déposé des pistes très intéressantes qui devraient plaire à tout le monde, aussi bien les clubs, les joueurs que les supporters. Et cela constituera peut-être même une amélioration pour le futur. Jouer à 14 constitue une belle opportunité avec une belle répartition des clubs en Belgique. Les JO ne constituent pas en problème. La Pro League, en revanche, nous pose problème. On va demander à la FIH de tenir compte de ces paramètres. Les solutions existent mais il faut que tout le monde trouve des solutions constructives. » Une décision devrait être prise par la Fédération à l’issue du week-end et communiquée ce lundi.

4. Porte ouverte pour le hockey récréatif
En ce qui concerne l’Open League, les Mineures, les Masters, les Ladies, les Gents et les jeunes, l’objectif de l’ARBH est de laisser la porte ouverte à une reprise des compétitions afin de redémarrer la vie dans les clubs avant l’été. « On laisse la chance à un éventuel retour », conclut Marc Coudron. « Sachant que d’ici 15 jours on devra prendre une décision définitive pour ne laisser personne dans l’expectative. Mais tout dépendra évidemment des décisions du gouvernement sur la pratique du sport en plein air. »

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 4 avril 2020.

Photo : John Thys (Belga).

Commentaires