Huy : « Le temps des paillettes, c’est fini ! »

Deux semaines après le sacre de notre équipe nationale aux championnats d’Europe, le championnat de hockey reprend ses droits. A Huy, on aborde cette saison avec une double inconnue puisque les messieurs (qui sont descendus en D3) et les dames (qui sont montées en D2) vont découvrir de nouvelles séries. Nous avons fait le point avec Thomas Roland, de retour au poste de président après deux ans de pause et un intérim assuré par Olivier Heine.

Thomas, comment aborde-t-on la nouvelle saison ? Chez les messieurs tout d’abord ?
« Suite à la descente en D3, on a pris la décision de reconstruire le noyau de demain. Cette série, peu relevée et avec des arbitres de clubs plutôt que des arbitres nationaux, n’incite pas à s’y attarder. Nous voulons donc absolument remonter. Si cette année, c’est bien, sinon ce sera pour après. Nous ne voulons pas mettre de pression car nous savons que ce sera relativement difficile. L’objectif est de constituer un groupe soudé pour les années à venir. Nous miserons sur 85 % de jeunes du club (et sur le même staff), ce qui signifie que la moyenne d’âge sera très basse. Nous sommes conscients qu’une montée demande maturité et expérience. C’est pour cela que nous voulons quelque chose de bien sur quelques années. C’est un défi de taille car on aura pas mal de pression, avec des duels contre Verviers et contre Embourg. C’est le genre de matches qui font basculer une saison. »

Pourquoi ce changement de politique ?
« On a beaucoup investi ces dernières saisons dans des joueurs étrangers, dans des transferts ou pour faire revenir d’anciens Hutois. Cette année, on a décidé d’arrêter les paillettes et d’arroser tout le monde avec, pour objectif, de monter en D1. Il faut être raisonnable. Le hockey belge évolue. »

C’est-à-dire ?
« Avant, nous étions les seuls entre Liège et Namur, et même de Hannut à Marche, donc tout le monde venait chez nous. Cette époque est révolue. Maintenant, il y a Hannut, Marche et bientôt Andenne. Nous ne sommes plus un club ayant pour vocation de jouer la D1, donc on a un peu coupé les robinets. On veut retrouver une dynamique naturelle et familiale, avec des gens de chez nous qui vont payer leur cotisation. Il faut retrouver le sens des réalités et ne plus dépenser des sommes folles. »

Le budget était en souffrance à cause de la perte de sponsors ?
« Avec les brillants résultats de notre équipe nationale, on a encore pas mal de portes qui s’ouvrent. Les gens aiment participer à l’évolution du hockey. »

Au niveau des dames, quel sera l’objectif des prochains mois ?
« La seule ambition, en D2, sera le maintien, avec le même groupe que l’an dernier. Ce serait dommage de faire l’ascenseur. La préparation a été encourageante. Tout se met bien en place avec le nouveau staff, dont Robin Vanderbeecken, issu de Louvain-La-Neuve. »

La Belgique championne d’Europe, ça va engendrer des retombées pour votre club ?
« J’imagine, oui. Ce fut le cas après les championnats du Monde et après les Jeux Olympiques. En stage, nous avions 12 nouveaux enfants. Il y aura donc de nouvelles affiliations. »

Combien de membres compte votre club ?
« 330. Environ 200 jeunes et 130 séniors. On a un peu perdu vu la création de clubs dans les environs. »

Et quelles sont les ambitions au niveau des jeunes ?
« On a recruté un nouveau directeur pour notre école : Pierre Demoor, un ancien du club qui a été directeur de l’école des jeunes de Lille. C’est super positif car il est déjà connu et reconnu auprès des parents et des enfants et il a de l’expérience. »

Où en est la création de votre nouveau terrain ?
« Le projet est en cours. C’est un des grands objectifs de la saison. Le dossier pour Infrasports est quasi complet mais, vu l’absence de gouvernement, nous n’avons pas encore d’accord pour les subsides. J’espère que la situation va se décanter rapidement. »

Quand sera-t-il fonctionnel ?
« Vu qu’il y a un terrassement à faire, ce sera plus long qu’un simple remplacement de tapis. J’espère qu’on commencera les travaux le lundi après le dernier match de championnat. De toute façon, on sait qu’on ne reprendra pas la saison prochaine sur notre terrain. On devra trouver des arrangements avec des clubs amis. »

Laurent Mars, In La Meuse, vendredi 7 septembre 2019.

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