Président depuis ses 36 ans, Olivier Selis est un passionné de hockey depuis de nombreuses années. L’idée de reprendre un club dans la région luxembourgeoise n’est donc pas si anodine que ça. « Je suis originaire du Brabant wallon. J’ai commencé le hockey dès l’âge de 5 ans. J’ai joué pendant plus de 20 ans pour plusieurs clubs en Belgique. Pour des raisons professionnelles, j’ai dû partir m’installer à Arlon. Ayant des enfants, j’ai trouvé ça dommage de ne pas pouvoir les inscrire dans un club de hockey pour qu’ils découvrent un sport que j’ai pratiqué pendant de nombreuses années. Un jour, par hasard, on s’est rendu compte qu’il y avait un terrain « Adeps » qui était disponible pour la pratique de ce sport. Mon épouse, une amie et moi-même avons pris les renseignements nécessaires auprès de la fédération. Finalement, nous avons reçu le soutien de tout le monde. En 2010, on a donc décidé de lancer le club d’Arlon et maintenant cela fait dix ans qu’il existe. »

Trouver un club de hockey en région luxembourgeoise est quelque chose de rare. Ils sont, pour l’instant, au nombre de deux. « De base, en créant le club nous pensions avoir une trentaine d’inscrits… », poursuit Olivier Selis. « Finalement, il y en a eu 150. On s’est rendu compte qu’il y avait une grosse demande dans la province. Je pense qu’il y a la place pour cinq clubs en Luxembourg. À Marche tout d’abord, où il y a un club qui a été créé et qui commence tout doucement à se développer. Je pense également à Libramont, Virton et Bastogne. »

Pour Arlon, l’évolution est assez fulgurante, le club compte désormais près de 400 membres et une vingtaine d’équipes. Pour grandir encore plus, le club espère bénéficier de ses propres infrastructures d’ici 2021. « Le terrain actuel est un terrain « Adeps » et c’est vrai qu’il se dégrade pas mal. Le problème, c’est que nous partageons ce terrain avec les différents stages, le football et le multisport. Vu les projets que l’on a avec l’équipe dames qui est de monter en D1, on n’a plus le choix. On travaille avec la ville sur un projet depuis maintenant plusieurs années. Nous devions initialement avoir un terrain à l’Hydrion mais finalement ce cela a dû être abandonné à la suite de l’instabilité des sols. Ce projet verra normalement le jour à Waltzing (NDLR : des habitants du village ont toutefois lancé une pétition contre ce projet). Le chantier durera un an. L’objectif principal est le nouveau terrain et le club-house », confie le président.

Concernant l’arrêt précoce de la saison, Olivier Selis rejoint la décision prise par la fédération. « C’est une décision logique et on l’accepte. L’équipe la plus compétitive (les Dames) était sixième au classement en D2 et nous n’avions pas l’objectif de monter cette année. Donc, pour nous, il n’y a pas d’impact d’un point de vue sportif », termine le président d’un club qui ne demande qu’à grandir au cours des prochaines années.

Louise Romboux, In La Meuse-Luxembourg, vendredi 15 mai 2020.