Vincent Vanasch sur le toit du monde

Après avoir échoué dans le Top 3 l’an dernier, derrière l’Irlandais Conor Harte le dernier rempart des Red Lions a enfin, et très logiquement, été élu meilleur gardien du monde par la FIH. Une juste récompense pour le Bruxellois qui ne cesse d’épater par ses qualités sur, mais aussi en dehors, des terrains. Vincent Vanasch (195 sélections) est une véritable machine. Un travailleur acharné qui ne se montre jamais satisfait de ses prestations. A Berlin, il vient donc enfin de décrocher ce trophée qui couronne une carrière en tous points exceptionnelle mais qui est encore loin d’être terminée (Relire son portait, ici).

Vincent, quelle est ta première réaction suite à cette récompense ?
« C’est génial. Je suis vraiment très heureux. Mais en même temps, je suis assez surpris. Je ne m’y attendais pas spécialement. Je t’avoue que j’étais extrêmement déçu suite à la cérémonie de l’année dernière. Mais j’ai continué à y croire sans pourtant trop me projeter. J’ai livré de bonnes prestations avec les Red Lions durant toute cette année et mon excellent Championnat d’Europe, à Amsterdam, m’a exposé encore d’avantage. C’est réellement une consécration pour moi. »

Tu as livré ta meilleure saison durant cette année 2017 ?
« C’est difficile à dire mais si je n’ai pas été champion en club, c’est que ce n’était pas la meilleure saison. En 2016, c’était particulier. Nous avions livré une grosse saison et nous avions remporté une médaille d’argent aux JO de Rio. La meilleure, c’était peut-être la saison 2014-2015. J’ai remporté le titre de champion aux Pays-Bas et nous avons été sacré en EHL. Mais chaque année est à chaque fois différente et il y a souvent de belles récompenses à la clé. »

Quelle est encore ta marge de progression ?
« J’ai 30 ans et j’ai déjà emmagasiné beaucoup d’expérience. La saison dernière était très frustrante puisque nous avons loupé les playoffs avec le Waterloo Ducks. Mais j’ai très bien rebondi durant l’été en livrant un excellent Championnat d’Europe. Je vais bientôt fêter ma 200e sélection sous le maillot des Red Lions et, comme le bon vin, je me bonifie avec les années. Mais je suis persuadé que je peux encore améliorer certains détails et devenir encore plus fort. Toutefois, je suis conscient que nous avons déjà atteint un niveau exceptionnel avec l’équipe belge. Ce qui nous manque encore, c’est le bon timing. Il faut être prêt et compétitif juste au bon moment. Mais il y a tellement d’entraînements de matchs, de compétitions que ce soit en club ou en équipe nationale que ce n’est pas évident de rester à 100% durant 365 jours. Les amateurs de hockey ne se rendent pas suffisamment compte de tous les sacrifices que nous devons effectuer sans compter tout l’investissement qu’il faut encore accorder à notre vie professionnelle. »

Repartir avec une récompense individuelle dans un sport collectif, c’est particulier non ?
« Je suis bien conscient que je dois ce prix à tous mes coéquipiers mais aussi à toutes les personnes qui travaillent dans l’ombre au quotidien. Il y a dix ans quand j’ai entamé ma carrière internationale, je n’aurais imaginé que j’atteindrai ce niveau. Je veux remercier la Fédération et Marc Coudron qui ont lancé la machine. Tous ces efforts paient aujourd’hui. Nous avons vécu une sacrée évolution. Je suis tellement heureux que cela soit ma génération qui connaisse cela. »

Un dernier mot tout de même sur Arthur Van Doren et ce titre de « Joueur de l’Année ».
« C’est un joueur hors norme mais aussi une personne très humble. C’est ce qui fait sa force selon moi. Il travaille d’arrache-pied et il ne lâche jamais rien que ce soit au Dragons ou en équipe nationale. Nous sommes finalement assez semblables. Il se donne sans compter, en match ou à l’entraînement. C’est une personne remarquable et très agréable à côtoyer. Mais soyons très clair, Arthur possède encore une sérieuse marge de progression. Il sera encore plus fort dans le futur… »

Entretien : Laurent Toussaint.

Photo : ARBH/World Sport Pics. 

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