Victor Wegnez, nouveau métronome des Red Lions

Il est incontestablement le joueur en vue dans cette Pro League aux côtés de Tom Boon. Depuis la Coupe du monde, à Bhubaneswar, Victor Wegnez a gagné ses galons de joueur incontournable au sein d’un milieu de terrain qui peut certainement être considéré comme le meilleur du monde avec des individualités exceptionnelles comme Simon Gougnard, John-John Dohmen ou Felix Denayer.

Depuis ses premiers pas en équipe nationale, fin 2015, le Bruxellois de 23 ans, auparavant impulsif et grande gueule, a assurément gagné en maturité (80 caps et 8 buts). Il évolue dorénavant comme un vieux briscard aux côtés des cadres des Red Lions. « Il possède un jeu basé sur l’explosivité », explique John-John Dohmen, son modèle en équipe nationale. « Il arrive à se retourner très vite et à accélérer dans les espaces comme personne. Il possède, en outre, une bonne passe et sa vision du jeu s’améliore de match en match. Malgré son jeune âge, il est déjà très complet et on peut le considérer comme l’un des meilleurs joueurs du monde. Il ose tout et on a l’impression que rien ne peut l’atteindre. »

Imperméable à la pression

Sous les ordres de Shane McLeod, son véritable mentor, le joueur du Racing, formé au Daring et passé par le Dragons, est devenu une authentique machine à jouer, le véritable métronome des Red Lions. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Molenbeekois est le seul joueur (avec Tom Boon, qui fera lui l’impasse sur le duel face à la Nouvelle-Zélande) à ne pas avoir encore quitté l’équipe malgré la tournante imposée par la richesse du noyau belge. « Il est transformé depuis qu’il évolue en équipe nationale », poursuite le joueur aux 373 caps en équipe nationale. « Il n’a pas le temps de râler ou de discuter vu la vitesse du jeu. Il utilise donc son côté bagarreur dans l’effort physique. »

Victor Wegnez incarne donc le hockey moderne. Impossible de le louper sur le terrain avec son style si particulier. Déroutant, explosif, imprévisible, le Molenbeekois a mis tout le monde d’accord. « C’est clair que le style de jeu de Victor est extrêmement offensif », poursuit de son côté Vincent Vanasch, admiratif. « Il n’existe pas beaucoup de joueurs au monde qui peuvent transpercer les lignes comme il le fait. Il est clairement dans la lignée de Seve van Ass et de Timm Herzbruch. Il peut y avoir certains risques de jouer de la sorte car lorsqu’il perd la balle, cela peut offrir une belle possibilité de contre-attaque à nos adversaires. Mais comme cela n’arrive pratiquement jamais et que cela nous permet d’obtenir de nombreuses possibilités devant le but adverse, ses incursions et son jeu offensif sont payants. Il est imprévisible. C’est une nouvelle arme importante pour les Red Lions. »

Totalement imperméable à la pression, Victor Wegnez possède encore une belle marge de progression. « Il pourrait par exemple marquer plus de buts », conclut John-John Dohmen. « Mais pour cela il doit poursuivre ses actions plus loin dans les 25 adverses et participer à la finition comme il l’a fait face à l’Allemagne en inscrivant le dernier but. »

De quoi succéder, un jour, à son modèle et à Arthur Van Doren comme meilleur joueur du monde.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 16 juin 2019.

Photo : News. 

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