Le deuxième buteur belge était naturellement un homme fort entouré lors des interviews d’après-match à l’issue de ce quart de finale face à l’Allemagne. Le Bruxellois ne voulait pas insister sur sa réalisation mais bien sur la prestation d’ensemble et la mentalité exemplaire du groupe pour faire bloc face à la 6e nation mondiale qui a mis la Belgique sous pression durant la deuxième période. Pour Tom Boon, la clé de ce succès était donc, avant tout, le travail défensif collectif exemplaire réalisé par les Red Lions durant 60 minutes.
Tom, quelle prestation solide et très qualitative des Red Lions face à l’Allemagne ?
« C’était certainement l’un de nos meilleurs matchs au niveau défensif. Nous ne leur avons pas laissé beaucoup de possibilités de but. Il faut que regarde la vidéo mais je pense que je commets une petite erreur sur le premier but qui leur permet de prendre l’avance dans la partie. Mais, à part cela, nous ne les avons pas laissé développer leur jeu. Le travail défensif qui a été accompli était tout simplement phénoménal. Ils n’ont pas obtenu un seul penalty. Et réussir cet exploit face à l’Allemagne, ce n’est pas une mince affaire. Nous nous sommes démenés comme des diables. Aujourd’hui, c’était, d’abord, et avant tout, se battre les uns pour les autres. Il fallait laisser son ego de côté et simplement défendre, en équipe, pour aller chercher, ensemble, cette victoire. »
La gestion de match a également été excellente. La pression allemande était importante à certains moments et, pourtant, vous êtes restés sereins.
« Dans le passé, nous aurions pu commencer à douter en voyant que ce deuxième but ne tombait pas. Mais nous nous sommes juste focalisés sur notre tâche défensive. Nous savions que ce goal allait finir par arriver. Nous avons obtenu tellement de p.c. et d’occasions de but durant ces 60 minutes. C’est peut-être le plus grand pas que nous avons effectué par rapport au passé. Nous n’avons jamais douté. Nous ne devions pas nous battre pour marquer ce but mais bien pour ne surtout pas encaisser. Et puis je marque ce but, qui tombe un peu de nulle part, à dix minutes de la fin du match. Nous avons juste été récompensés pour l’excellent travail défensif réalisé lors de ce quart de finale. »
Vous avez eu besoin de trouver votre rythme dans le tournoi. Ce duel face au Pakistan a permis de lancer la machine ?
« Je ne sais pas si cela a joué inconsciemment mais dans tous les derniers tournois que nous avions disputé, nous avons, à chaque fois, flanché après avoir extrêmement bien débuté la compétition. On s’est peut-être dit que nous allions utiliser ces deux premières semaines pour construire et progresser sans trop nous poser des questions. Nous savions que nous allions disputer, au pire, ce match croisé. Mais il fallait surtout être prêt pour le quart de finale. C’était le match clé du tournoi. Cela fait 4 mois que l’on prépare ce rendez-vous. Il n’allait pas nous échapper. Nous y avons cru jusqu’au bout et nous avons validé notre ticket pour les demi-finales avec panache. »
Il reste maintenant deux matchs pour aller chercher cette médaille d’or ?
« Il faudra d’abord remporter cette demi-finale. L’Angleterre a grandi dans le tournoi après avoir mal débuté avec un partage face à la Chine. Cette équipe ne lâche rien. Ce sont juste 18 guerriers prêts au combat. Si nous pouvons faire autant d’efforts qu’eux, samedi, je pense que nous possédons plus de qualité à la balle. Mais il faudra d’abord penser à bien défendre et surtout ne pas les sous-estimer. »
Il faudra donc éviter de penser à la finale et se focaliser avant tout sur cette prochaine échéance ?
« C’est tout à fait cela. On le répète suffisamment depuis des années. Il faut aborder les matchs les uns après les autres sans se focaliser sur l’objectif final. Dans le passé, nous avons déjà été éliminés par des équipes dites plus faibles après avoir battu un gros poisson. Maintenant, ce sera la guerre lors de chacune des rencontres. L’Angleterre n’est pas arrivée à ce stade de la compétition par hasard. Il faudra juste sortir une prestation aussi bonne, si pas meilleure que celle-ci, pour aller chercher cette place en finale et puis, pourquoi pas, décrocher cette médaille d’or. »
Entretien : Laurent Toussaint (à Bhubaneswar).
Photo : FIH.