Un mois seulement après leur sacre en Coupe du monde, les Red Lions ont déjà repris le collier, ce samedi, en disputant la rencontre inaugurale de la Pro League, à Valence, face à l’Espagne. La médaille d’or a évidemment changé le statut de l’équipe mais elle a, également, eu une certaine influence sur le quotidien des 20 acteurs qui ont conquis le titre mondial. Pour l’attaquant bruxellois, Tom Boon (28 ans et 266 sélections), si chacun a évidemment profité des nombreux moments de liesse lors du retour en Belgique, tout le monde est déjà focalisé sur les nouveaux objectifs fixés pour 2019.
Tom Boon, cette victoire en Coupe du monde a-t-elle transformé votre vie ?
« Pour être tout à fait honnête, j’espère réellement que cela n’a pas changé grand chose. Si ce n’est que nous pouvons à présent dire que les Red Lions sont champions du monde. Plus sérieusement, je n’ai pas l’impression que cela ait eu une véritable influence sur mon quotidien. Nous sommes tout simplement heureux et fiers d’avoir marqué l’histoire du sport collectif en Belgique. »
Cela a été facile de redescendre les pieds sur terre après la médaille d’or mais surtout le retour triomphal au pays.
« Nous avons évidemment profité pleinement de ces moments privilégiés, que ce soit au Palais ou à la Grand Place. Cela reste gravé à tout jamais dans nos mémoires. Mais nous avons repris rapidement le chemin des entraînements avec un programme très chargé et nous nous sommes fixés directement de nouveaux objectifs. Cela permet de relativiser et de remettre les choses en perspectives. »
Est-ce que l’on vous reconnaît plus dans la rue ?
« Pas spécialement. Il ne m’est rien arrivé de très particulier comme à certains de mes coéquipiers qui ont, par exemple, reçu des bouteilles de vin. Mais les gens sont extrêmement gentils et reconnaissants après ce premier sacre mondial. »
Qu’est-ce qu’ils vous disent ?
« Il y a beaucoup de félicitations mais aussi, et c’est une première, énormément de mercis. C’est particulier mais très gratifiant. C’est vrai que nous prenons peut-être un peu plus de photos avec des enfants ou des adolescents et que nous signons plus d’autographes qu’auparavant. »
Certains joueurs ont-ils un peu plus de succès que d’autres ?
« (Rires). Je ne pense pas qu’il y ait un joueur ou l’autre qui tire son épingle du jeu même si c’est évident que ceux qui ont réalisé une grosse Coupe du monde reçoivent peut-être un peu plus de sollicitations. Mais cette victoire est avant tout collective. Et c’est ce que le public retient. »
Ce succès a-t-il changé quelque chose au niveau des sponsors ? Y-a-t-il déjà eu de nouvelles demandes ?
« Non, pas directement. Mais cela viendra peut-être dans les semaines à venir. »
Les Red Lions sont-ils devenus plus bankable qu’auparavant ?
« Forcément. Et j’espère que cela aura des véritables répercutions dans le futur. Lesquelles et comment ? Je ne sais pas trop. C’est évident que nous avons tous envie de gagner un peu mieux notre vie. Aujourd’hui, pour évoluer en équipe nationale, les joueurs touchent entre 500 et 1.400 euros nets par mois en fonction de leur âge et du nombre de sélections. Mais nous espérons, par exemple, que dans le futur, nous pourrons négocier des primes de victoire pour chaque compétition internationale. »
A ce propos, avez-vous touché la prime de 100.000 euros bruts promise par votre sponsor ?
« Oui, nous l’avons reçue ce jeudi. Finalement, nous avons partagé la somme entre les 20 joueurs qui ont pris part au succès à Bhubaneswar. »
Est-ce que quelque chose a changé dans le groupe depuis que vous avez repris le chemin de l’entraînement ?
« Non, si ce n’est qu’il y a encore un plus de sourires lors des sessions. Nous voulons encore être plus forts. Nous nous entraînons très dur mais dans une excellente ambiance. Nous nous amusons toujours autant sur le terrain et c’est là l’essentiel. »
La motivation reste intacte lorsque l’on devient numéro 1 mondial et que l’on vient de remporter le titre de Champion du monde ?
« Evidemment. Cela ne change rien. Nous avons de nouvelles ambitions comme un premier titre européen, en août prochain, et la défense de notre première place au classement FIH. En sport, le passé n’a aucune importance. Nous devons donc regarder vers l’avant puisque nous serons l’équipe à battre en 2019 ! »
Propos recueillis par Laurent Toussaint, in Sud Presse, samedi 19 janvier 2019.
Photo : Belga.