Tokyo 2020, le nouvel objectif des Red Lions

La victoire à Anvers a d’autant plus de valeur qu’elle a permis aux joueurs belges de valider leur participation aux Jeux de Tokyo. Une qualification directe qui change réellement la donne pour Shane McLeod et son staff qui pourront lancer directement la préparation pour Tokyo sans devoir « perdre » deux mois, et énormément d’influx nerveux vu la loterie que représentent ces deux rencontres qualificatives olympiques programmées fin octobre ou début novembre. « Cette qualification va nous permettre de mettre sur pied une préparation idéale pour les JO », se réjouit John-John Dohmen. « Nous éviterons ainsi le stress de ces rencontres couperet. Nous aurions dû travailler durant deux mois en nous focalisant sur notre futur adversaire sans pouvoir avancer sur les spécificités du tournoi olympique. Nous serons incontestablement plus forts à Tokyo grâce à cela. »

Pour entamer ce processus, le sélectionneur national a confirmé qu’il ouvrira son groupe autour de 30 joueurs. Une nécessité absolue puisque, contrairement à l’avant Rio, la Belgique disputera également la deuxième édition de la Pro League lors du premier semestre 2020. Pour Loïck Luypaert, ce rendez-vous ne constituera ni un avantage, ni réellement un inconvénient. L’essentiel sera de gérer aux mieux ces rencontres et les voyages autour du monde en privilégiant toujours la préparation olympique. « En ce qui concerne la Pro League, le staff a déjà très clair. Il y aura toujours une équipe B qui sera prête pour disputer certaines rencontres qui ne devraient pas coïncider parfaitement avec le programme concocté pour les JO. Le focus absolu sera mis de toute manière sur les Jeux. »

Et même si les Red Lions, qui devraient participer durant une semaine au stage organisé par le COIB à Belek, en décembre prochain, ont remis une copie quasi parfaite lors de cette semaine anversoise, il a bien entendu des points d’attention à soigner comme la consistance. « C’est clairement ce point précis sur lequel nous devrons insister durant les onze prochains mois », poursuit le défenseur central anversois. « Nous avons parfois des périodes creuses durant la préparation durant lesquelles nous devons combiner les matches de l’équipe nationale avec ceux de division d’honneur et les obligations en clubs. Ce n’est pas toujours évident. C’est compliqué de performer quand nous disputons des rencontres en milieu de semaine sans que nous ayons eu l’occasion de beaucoup nous entraîner ensemble. Nous sommes très bons quand nous avons l’occasion de passer de longues périodes tous ensemble et enchaîner des semaines de préparation intensive. Cela nous aidera réellement. »

Si certains évoquent déjà la possibilité de réaliser le Grand Chelem aux Jeux, après le titre de champion du monde et d’Europe, ce qui constituerait une première dans le hockey et même dans un sport collectif au niveau mondial, Loïck Luypaert évite de s’enflammer même s’il reconnaît, sans sourciller les grandes ambitions des Lions pour l’été prochain. « Les Jeux olympiques restent le sommet absolu pour un sportif d’autant plus pour les hockeyeurs. Les JO sont encore loin mais nous savons déjà que nous irons à Tokyo pour ramener une médaille d’or. Rien de moins ! Si nous revenons du Japon avec une nouvelle médaille d’argent nous serons évidemment très déçus. Nous savons parfaitement ce que nous avons à faire pour y parvenir. Nous sommes actuellement la meilleure équipe du monde avec l’Australie. Cela ne fait aucun doute. Toutefois, il faudra travailler dur et continuer à franchir de nouveaux paliers dans notre développement pour y parvenir. Ce n’est que de cette manière que nous décrocherons la première place sur le podium. Il faut être réaliste. Les autres équipes tentent de résorber leur retard et nous attendront de pied ferme. Mais nous adorons relever ce type de challenge. »

Les Red Lions l’ont affirmé en chœur à l’issue de la finale gagnée face à l’Espagne, ils n’ont déjà qu’une hâte, c’est de prendre part à ces JO et de conquérir, enfin, le plus précieux des métaux. Leur soif de victoire est encore loin d’être étanchée et ils rêvent déjà de nouveaux exploits.

Laurent Toussaint, In Le Soir, lundi 26 août 2019.

Photo : Dirk Waem (Belga).

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