Avec 6 buts inscrits (dont 4 sur penalty) en seulement 3 rencontres, le Molenbeekois formé au Daring et passé par le Waterloo Ducks (avec deux titres nationaux à la clé en 2012 et 2013), respire la toute grande forme. Passé cet été de HGC, avec lequel il a terminé 3e la saison dernière, à Amsterdam, Tanguy Cosyns a franchi une nouvelle étape dans sa carrière. A 28 ans, le diplômé en commerce international semble, enfin, retrouvé le sourire après une longue période de doute suite à sa blessure de juin 2017 et son opération au ligament croisé antérieur du genou. « Je me sens tellement bien à Amsterdam », explique le Bruxellois. « C’est un rêve qui se concrétise de jouer ici. J’ai toujours adoré ce club depuis que je suis gamin. C’est le coach Santi Freixa, l’idole de mon enfance, qui me voulait absolument. Il m’a confié un rôle clé à côté des leaders de cette équipe comme les internationaux néerlandais Valentin Verga, Billy Bakker ou Mirco Pruyser. J’ai beaucoup plus de responsabilités et c’est un rôle qui me convient parfaitement. »
Malheureusement, le tableau n’est pas totalement rose pour l’attaquant bruxellois. Suite à sa blessure et surtout à sa longue convalescence, Tanguy Coysns n’a pas participé à la conquête du premier sacre mondial, à Bhubaneswar, en décembre dernier. Il n’a pas pris part non plus au Championnat d’Europe anversois, cet été. Une immense déception pour celui qui avait trouvé le chemin des filets à 5 reprises lors des JO à Rio. « Je trouvais pourtant que j’avais réalisé une bonne préparation et que j’avais disputé un bon Final 4 de la Pro League, juste avant que ne tombe la sélection pour l’Euro. Mais Shane McLeod a son groupe et il ne veut pas trop en changer. C’est dommage pour moi. Mais j’ai décidé de ne plus me fâcher et de voir les choses de manière négative. J’ai arrêté d’être triste et malheureux. Ma relation avec l’équipe nationale reste compliquée. Shane m’a souvent reproché la forme du moment Mais que puis-je revendiquer ? La Belgique a décroché les titres de champion du monde et d’Europe lors de ses 2 derniers tournois. Le noyau est large. C’est légitime qu’il y ait des déçus. »
Un discours qui étonne quelque peu dans la bouche du Molenbeekois qui n’a pas toujours eu sa langue en poche et chez qui on sent énormément de fatalisme quand il évoque son avenir sous le maillot des Red Lions. « Vous n’êtes pas le premier à me le dire ! Cela reste évidemment le sport de haut niveau. Je sais qu’il ne faut jamais abandonner mais mes chances de disputer les Jeux de Tokyo sont très maigres. Toutefois je reste évidemment à la disposition de l’équipe nationale. Et si je peux aider l’équipe, mon implication sera totale. Après ma blessure, j’ai du repartir de zéro. Mais je retrouve toutes mes sensations. Je continue à travailler très dur. Je veux être toujours meilleur et cela ne changera pas. Je ne suis pas fataliste mais réaliste. »
Ce mardi, les Red Lions ont repris le chemin de l’entrainement. Il reste maintenant moins de 10 mois avant les Jeux de Tokyo et Tanguy Cosyns a encore tout le loisirs de retrouver grâce aux yeux de Shane McLeod.
Laurent Toussaint, In Le Soir, vendredi 27 septembre 2019.
Photo : Kristof Van Accom (Belga).