La rééducation en solitaire de Dorian Thiery

C’est depuis les tribunes que Dorian Thiery a assisté à la victoire européene de ses coéquipiers, ce samedi, à Hambourg. En effet, le Bruxellois est sur la touche depuis la fin du mois de juin et il travaille d’arrache-pied depuis deux mois pour revenir dans le parcours après son opération à l’épaule. Pour rappel, le milieu de terrain des Red Lions s’était blessé, en fin de rencontre, lors du match face à l’Irlande, lors de la World League, à Brasschaat, alors qu’il était l’un des meilleurs Belges depuis l’entame du tournoi.

Mais ce coup du sort n’a pas entravé la bonne humeur de ce boute-en-train qui continue à soigner l’ambiance dans le groupe ucclois depuis l’entame de la saison. A 21 ans, Dorian fait preuve d’une grande maturité et de beaucoup de recul lorsqu’il évoque son absence, sa rééducation mais surtout la solitude de cette situation depuis la fin du mois de juin.

Dorian, comment se passe ta rééducation ?
« Cela se passe très bien. Je travaille énormément. Tous les jours pour être honnête. Cela représente tout de même trois à quatre heures de travail quotidien en ce qui concerne la rééducation pure. A côté de cela, je m’astreins également à des sessions physiques pour maintenir ma condition. »

Et tu es en avance sur les prévisions les plus optimistes sur ton indisponibilité qui tournaient autour de six mois ?
« Je me suis fait opéré à la fin du mois de juillet. Et dans quelques semaines, je reverrai le spécialiste qui m’a opéré et qui me dira si oui ou non je peux déjà reprendre le travail avec le stick. Mes sensations personnelles sont excellentes car j’ai déjà récupéré quasi 100% de ma mobilité. C’est un aspect très positif. Et j’ai déjà commencé, également, à bien remuscler mon épaule. Mais cela n’empêche que je dois poursuivre le travail entrepris. »

L’objectif sera d’être à 100% à la reprise ou tu espères être de retour plus tôt ?
« J’attends d’abord de voir quels seront les retours de mon prochain rendez-vous. Je reprendrai de toutes manières le plus rapidement possible que ce soit avec le Léopold ou avec l’équipe nationale. Maintenant, je ne veux pas me précipiter. C’est mon spécialiste qui me donnera le feu vert. »

Psychologiquement, comment as-tu géré cette blessure alors qu’elle est survenue lorsque tu étais devenu incontournable aussi bien au Léo que chez les Red Lions ?
« C’est une très bonne question. J’estime être relativement fort mentalement parce que j’ai géré tout cela seul de mon côté. Je n’ai aucun souci à le dire et je n’en veux à personne. Je n’ai pu compter que sur moi-même. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui sont là pour t’aider. Beaucoup moins qu’on le pense d’ailleurs. On te pose naturellement des questions pour savoir comment tu vas mais, au final, c’est toi qui est livré à toi-même et qui va décider de ton avenir. Si un jour, tu recommenceras au plus haut niveau. Si tu auras le même niveau qu’auparavant. »

Tu as décidé de stopper tes études durant un an. Pourquoi ?
« C’est très simple. J’ai décidé de faire un break pour pouvoir me concentrer à 100% sur le hockey et ma rééducation. Il n’était pas possible de mener les deux de front. »

Cela signifie que dans ta tête, ce sont les Jeux de Rio et ton retour qui occupent toutes tes pensées ?
« Le plus important, c’est avant tout mon épaule. Ce n’est pas le championnat avec le Léopold, ni les Jeux olympiques avec l’équipe nationale. Moi ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est de revenir le plus rapidement possible puis de retrouver mon meilleur niveau. Je fonctionne étape par étape. Ma rééducation se passe bien. Et c’est là l’essentiel avant d’envisager un autre objectif. »

Comment vis-tu, depuis les tribunes, le début de saison mitigé du Léopold ?
« Ce n’est jamais facile de voir son équipe réaliser des résultats qui ne sont pas toujours conformes aux attentes. Mais j’ai entièrement confiance en eux. Ils ont réalisé une bonne préparation en s’habituant à jouer sans moi. Il n’y pas de raison que cela ne fonctionne pas. Mais il ne faut pas oublier que nous avons perdu deux fois face à des équipes très fortes qui se sont bien renforcées durant l’été. Mais le Léopold reprend, petit à petit, du poil de la bête. Nous travaillons dur pour corriger ce qui fait défaut depuis l’entame du championnat. Ce n’est pas très grave de perdre quelques points en début de saison. L’important, c’est que nous soyons de plus en plus forts et plus réguliers au fil des semaines. »

Entretien : Laurent Toussaint (à Hambourg).

Photo : Marc Lequint.

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