Pour 250.000 euros, la Belgique a revendu l’organisation de l’Euro

Notre pays a démontré, depuis de nombreuses années, qu’il avait acquis un certain savoir-faire dans l’organisation de grands rendez-vous internationaux. Que ce soit en 2013, au Braxgata, pour le championnat d’Europe ou, en 2015, pour la demi-finale de la World League, à Brasschaat, ou encore pour la World League dames à la Rasante en 2017.

Mais pour la toute première fois, la Fédération a décidé de faire appel à un prestataire extérieur pour s’assurer de la réussite totale de cet événement d’ampleur. « La Fédération ne prend donc aucun risque en organisant ce championnat d’Europe », souligne Serge Pilet, le secrétaire général de l’Association royale belge de hockey (ARBH). « Nous avons décidé de revendre l’organisation du tournoi à Golazo sports et Sportizon pour la somme de 250.000 euros. Nous toucherons également une partie variable en fonction du succès du tournoi. Il est utile de savoir que pour organiser cet événement, le dû à la Fédération européenne s’élève à 450.000 euros. Nous ne pouvons plus nous permettre de nous charger, nous-mêmes, de la mise sur pied d’un tel tournoi vu l’ampleur des contraintes imposées par une telle compétition. Je pense, par exemple, à la construction des tribunes provisoires et d’un village de supporters, ainsi qu’à l’accueil des VIP. »

Avec un budget avoisinant les 4 millions d’euros, le championnat d’Europe constituera le plus grand événement de hockey jamais organisé en Belgique. Le choix d’Anvers s’est fait tout naturellement, tant l’appui des autorités de la ville a été instantané. « Nous avons contacté la Ville d’Anvers car le site du Wilrijkse Plein nous semblait être la seule piste plausible », poursuit Serge Pilet. « Il correspondait parfaitement au cahier des charges, car il pouvait accueillir jusqu’à 8.000 personnes, qu’il avait un espace VIP de 1.500 places, deux terrains et un espace suffisamment large pour garantir l’accueil des supporters. Lorsque nous avons réalisé la première visite avec les responsables européens à l’Olympia, le terrain de hockey n’existait pas, ni le club house d’ailleurs. Mais la relation de confiance qui unit l’ARBH à la Fédération européenne est extrêmement forte et elle nous a fait confiance. Trois semaines après avoir introduit une demande d’aide à la Ville, nous avions déjà un accord signé par le collège échevinal pour un subside de 200.000 euros. Anvers est la ville la plus sportive de Flandre. Le hockey est très bien développé dans la province, mais pas dans la ville même. Les autorités voulaient marquer le coup. »

Bientôt une Coupe du monde ?

Et la Fédération ne compte évidemment pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a d’autres projets dans ses cartons, comme l’organisation d’une Coupe du monde. « Nous n’avons pas rentré de dossier pour l’édition 2022 », précise le secrétaire général de l’ARBH. « Le gros souci avec ce type d’événement est qu’il faut s’engager très longtemps à l’avance en offrant de sérieuses garanties financières. On parle tout de même d’un budget global de 4 à 5 millions d’euros. Mais il est très compliqué dans notre pays de pouvoir obtenir ce type d’engagement et un accord politique sur ce type de montant à si long terme, vu la complexité institutionnelle. Reste que nous espérons pouvoir y parvenir dans quatre ans et rentrer une candidature pour le Mondial 2026, lorsque nous aurons enfin notre stade national. Ce type d’organisation offre une valeur ajoutée énorme à la discipline et constitue un atout pour poursuivre la promotion du sport via les médias. »

Laurent Toussaint, mercredi 14 août 2019.

Photo : Kristof Van Accom (Belga).

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