Michel van den Heuvel veut soigner les détails

Avec 17 points engrangés sur 18 mis en jeu, le bilan chiffré actuel de cette dernière ligne droite de la Pro League est excellent pour les ouailles de Michel van den Heuvel. Face à l’Afrique du Sud, mercredi soir, les tenants du titre de la compétition mondiale ont d’ailleurs signé un cinquième succès de rang, le huitième de la saison, en proposant une prestation loin d’être mémorable comme le confirme sans peine le sélectionneur national. « Je pense que nous avons montré beaucoup de nos qualités dans le jeu développé lors de notre premier duel. Cette rencontre était d’ailleurs dans la lignée de ce que nous proposons habituellement. J’étais donc très satisfait. Et ce d’autant plus que nous avons réussi à mettre pas mal de rythme dans les échanges, par moments, tout en intégrant plusieurs joueurs absents lors de la reprise de la Pro League (Arthur Van Doren, Alexander Hendrickx ou Florent van Aubel, NDLR). Mais, lors du second match, c’était difficile. Nous étions bien trop prévisibles et cela nous a naturellement compliqué la tâche. »

Ce résultat comptable obtenu face à l’Espagne, à la France et l’Afrique du Sud est d’autant plus remarquable que Michel van den Heuvel a dû composer avec une équipe expérimentale en raison des blessures (Antoine Kina, Loïck Luypaert, Florent van Aubel) et des absences de 4 joueurs qui disputaient les playoffs aux Pays-Bas. Le coach des Red Lions a donc dû accorder sa confiance à sa jeune garde en lançant, avec succès, des nouveaux visages comme Arno Van Dessel (18 ans), Guillermo Hainaut (20) ou Nelson Onana (22) aux côtés de certains déjà plus aguerris comme William Ghislain, Tommy Willems ou Max Van Oost. Mais avec le retour des cadres, fini les tests. Le T1 a remis son équipe-type en place pour aborder la dernière ligne droite de la Pro League. « Il me semble que j’ai tout de même aligné des garçons comme Van Oost, Onana ou Van Dessel dans le milieu de terrain lors du second match face aux Sud-Africains… Et ces gars-là ont autour de la vingtaine si je ne m’abuse ? Les plus jeunes ont montré souvent d’excellentes choses mais c’est exact qu’ils manquent encore de constance et parfois ils proposent des choses un peu moins convaincantes. Mais ce n’est pas très grave. Cela fait partie intégrante du processus et du développement des talents qui sont également des besoins essentiels pour le groupe. »

Un stage de 8 jours à Knokke début juillet

Actuellement en 3e position au classement de la compétition mondiale, la Belgique va, à présent, se frotter à des adversaires d’un tout autre calibre. D’abord face à l’Inde qui sera à Anvers, samedi et dimanche (16h30), puis face à l’Angleterre qui accueillera les Red Lions, à Londres, le week-end d’après. Deux solides tests pour poursuivre le développement de cette équipe. « Nous devons encore régler certains détails comme le fait de mettre plus de rythme dans les échanges. Notre objectif est de continuer à enregistrer des progrès et d’effectuer des pas supplémentaires dans notre progression. Mais cela fait partie d’un processus naturel. Mes joueurs doivent retrouver leurs automatismes après une saison en club où ils ont appris à combiner avec d’autres coéquipiers. Et cela prend toujours un peu de temps pour que ce réglage s’opère et que chacun retrouve ses marques et ses réflexes au sein de notre système. Mais nous sommes dans du réglage fin. Il ne faut pas oublier que c’est toujours à nous de faire le jeu et ce n’est jamais chose aisée en hockey. »

Et quand on pose la question au sélectionneur de savoir pourquoi il a souhaité organiser un stage pour ses joueurs à l’issue du sprint final de cette 3e saison de Pro League (avec 10 rencontres disputée en seulement 29 jours) avant les vacances d’été, la réponse de Michel van den Heuvel fuse. « Pourquoi ? Tout simplement parce que nous disputerons une Coupe du monde en Inde en janvier prochain. A l’origine, dans le planning de la Pro League, nous devions terminer notre saison un peu plus tard. Voilà pourquoi nous avons décidé d’adapter notre agenda pour éviter une trop longue période sans rester en contact et surtout sans entrainement. Nous avons donc opté pour 2 semaines de travail intensives avec, pour terminer, un camp d’entraînement de 8 jours à Knokke avec un programme très solide avant une reprise, d’ores et déjà, fixée au 8 août. »

En effet, le travail de fond opéré, aujourd’hui, comme celui effectué en février lors du stage au Chili, pèseront lourd dans la balance, en janvier prochain, pour viser un nouveau sacre mondial. Mais les Red Lions sont réellement prêts à tous les sacrifices pour poursuivre leur marche en avant, reconduire leur titre, en Inde, et ramener, à nouveau, le trophée en Belgique.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 11 juin 2022.

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