Michel van den Heuvel : « Ce sont les détails qui font les succès. »

Le nouveau sélectionneur national a passé, avec distinction, son premier « examen » face à la presse belge. Huit jours après avoir retrouvé ses ouailles au Centre d’Excellence d’Anvers, le Néerlandais a reçu, cet après-midi, un petit groupe de journalistes pour une discussion informelle autour de son projet, de ses ambitions ou de sa philosophie de jeu avec comme toile de fond, les Jeux de Paris. 90 minutes d’échanges, de partage et de confessions du nouvel homme fort des Red Lions qui a succédé à Shane McLeod, retourné au pays pour profiter en famille d’année sabbatique.

Après avoir parcouru, en vitesse, son CV impressionnant – un exercice auquel il s’est plié très clairement par obligation – , Michel van den Heuvel (57 ans) a présenté sa vision pour le nouveau cycle qui mènera les champions olympiques à Paris, en 2024 en louant la richesse de son noyau et des différentes générations sur lesquelles il peut s’appuyer (des plus anciens emmenés par John-John Dohmen aux plus jeunes incarnés par Antoine Kina ou Victor Wegnez en passant par la lignée incarnée par Arthur Van Doren). Sans oublier, naturellement l’importance de son staff et de son adjoint Craig Fulton. Un staff qui a puisé le meilleur de chacun et de ses origines (néo-zélandaises, néerlandaises et sud-africaines) durant les 6 dernières années.

Tapi dans l’ombre de Shane McLeod depuis novembre 2015, le nouveau mentor des Lions s’est clairement révélé durant l’exercice. Incisif, percutant, passionné, drôle, direct, il n’a esquivé aucune question en prenant, toutefois, à certains moments, le temps de peser minutieusement chacun de ses mots. En quelques réponses franches ou cocasses, l’ancien T1 des Pays-Bas (2008 à 2010) et du Pakistan (2010-2012) a mis son auditoire dans sa poche grâce à sa franchise, ses bons mots et son sourire parfois malicieux. L’ancien T2 énonce les choses sans toujours prendre de détour. Il a le sens de la formule et sait comment frapper juste.

Rapidement, il a dressé le contour de sa personnalité de coach en insistant sur un aspect essentiel. « Ce sont les détails qui font les succès. On ne peut rien négocier ou marchander. C’est impossible dans le sport de haut niveau. Nous sommes, ici, dans un Centre d’excellence et tout le monde doit évoluer au sommet de sa forme pour garder le niveau et atteindre les prochains objectifs. Il faut être exigeant et surtout toujours dire les choses honnêtement. »

En quelques échanges, le Néerlandais a donc balayé d’un revers de la main l’image d’ours mal léché qu’il pouvait, de temps à autre, véhiculer. Le visage habituellement dur et fermé a laissé la place à des expressions plus enjouées. L’homme semble avoir apprécié l’exercice. Et comme il l’a répété « avec la confiance, les relations ne seront encore que plus sincères ». Mais tous le focus sera mis sur son groupe et ses joueurs. Extrêmement protecteur, Michel van den Heuvel ne laissera personne distraire ses Red Lions, quelles que soient les sollicitations. La priorité absolue demeure le travail.

La semaine dernière, la Belgique a entamé le premier bloc de la préparation qui l’emmènera vers la Coupe du monde, organisée en Inde, en janvier 2023. 100 jours pour poser et construire les bases pour Paris. Ensuite, en janvier prochain, un stage « théoriquement » en Amérique du Sud puis un dernier bloc après les playoffs avant 4 semaines de vacances bien méritées pour les Lions. « Nous voulons poursuivre notre route. C’est tellement inspirant. Mais je ne peux pas garantir qu’on va encore remporter 2 fois une médaille d’or lors des prochains tournois. Nous avons encore des objectifs à attendre et nous pouvons évidemment corriger certains détails. »

Après 90 minutes, comme prévu initialement sur le planning, Michel van den Heuvel a remercié son auditoire. Un premier exercice de communication réussi avec brio et qui laisse entrevoir de belles perspectives avec un homme, ouvert au dialogue, quand le programme de l’équipe le permettra. Enfin, si cette première rencontre a été menée exclusivement en néerlandais, le nouveau mentor des numéros 1 mondiaux a surpris, en aparté, en prononçant quelques mots en français qu’il a confirmé comprendre de mieux en mieux. Un nouveau geste de bonne volonté ou surtout de parfaite intégration du nouveau sélectionneur national…

Laurent Toussaint

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