L’or comme unique objectif pour les Red Lions

Des mois qu’ils attendent ce rendez-vous avec excitation. Des semaines qu’ils préparent consciencieusement ce premier duel avec le Canada. Sans relâche, avec abnégation, mais toujours autant de passion, les Lions se sont de nouveau entraînés comme des dingues pour peaufiner tous les détails et ainsi aborder cette Coupe du monde le plus sereinement possible. Et la quiétude dans le groupe est réellement impressionnante à quelques heures de la rencontre inaugurale, à Bhubaneswar. Les 16 joueurs belges sont déjà parfaitement affûtés et concentrés sur leurs objectifs. « Nous avons tous très faim, prévient John-John Dohmen. La préparation a été interminable et nous avons tous hâte d’entamer le tournoi. Nos trois derniers matchs amicaux ont été corrects, mais pas exceptionnels. Toutefois, nous n’avons jamais évolué au complet avec nos blessés et les malades. Nous pourrons donc continuer à progresser et à grandir durant la phase de poules. Ensuite, comme toujours, c’est le quart de finale qui sera décisif. Le tournoi sera très long. Il est donc essentiel de ne pas s’emballer et de ne pas se voir directement champions du monde. Il faudra se fixer des objectifs intermédiaires. Cela nous avait d’ailleurs parfaitement réussi, lors des JO, à Rio. »

L’un des éléments clés pour terminer dans le top 4 – le résultat minimum à Bhubaneswar après la 5 e place à la Haye, en 2014 – sera incontestablement la gestion du temps. En effet, les Red Lions sont plutôt habitués à disputer six rencontres en dix jours lors des grands tournois internationaux. « C’est vrai que c’est la première fois que cela arrive dans le hockey, poursuit Vincent Vanasch. Mais il faut regarder le côté positif. Cela permettra, entre autres, au corps de mieux récupérer entre les matchs. Nous ne sommes pas coutumiers d’une telle situation. Notre plus grand ennemi sera donc l’ennui. Il faudra gérer les moments de repos et ceux où il faudra s’entraîner. Nous disposerons de nombreux temps libres. Voilà pourquoi nous avons emporté de nombreux jeux de société. En Inde, on nous a recommandé de ne pas se balader dans la rue. Ce serait bien trop risqué au niveau de l’hygiène. »

Versée dans le groupe C, la Belgique est naturellement pointée comme l’un des grands favoris. Toutefois, même s’il faudra se méfier du Canada et de l’Afrique du Sud, c’est le duel face à l’Inde qui pourrait être déterminant. « Tout à fait d’accord même si une défaite ne nous éliminerait pas non plus de la compétition, souligne encore le gardien brabançon. Il sera important de gérer au mieux cette rencontre pour s’acclimater à l’ambiance survoltée avec les 15.000 spectateurs qui garniront les tribunes. Chaque fois que nous inscrivons un but face à l’Inde, il n’y a plus un bruit dans le stade et j’adore ça. Cela pourra nous donner aussi un sérieux coup de boost. Nous avons une revanche à prendre après notre défaite, aux shoot-out, en décembre dernier, lors de la finale de la World League. Rien n’avait réellement tourné en notre faveur lors de ce quart de finale. Mais cela va changer. Il y a bien un moment où la pièce tombera du bon côté. »

Après les finales perdues à la World League, à Raipur (2015), aux Jeux de Rio (2016) et au championnat d’Europe, à Amsterdam (2017), les protégés de Shane McLeod entendent bien inverser la tendance et, enfin, terminer sur la première marche. Mais leur statut a changé et ils seront attendus. Mais pas de quoi perturber le flegme du capitaine, Thomas Briels. « Nous n’accordons pas beaucoup d’importance à ces considérations. D’ailleurs, pour être honnête, nous ne nous préoccupons pas trop de nos adversaires. Nous sommes plutôt focalisés sur la qualité de notre jeu et nos schémas tactiques. Nous gardons bien les pieds sur terre. Sincèrement, je ne pense pas que nous pouvions faire plus en matière de préparation. »

Une chose est sûre : il est temps pour cette génération dorée du hockey belge de décrocher, enfin, cette médaille d’or après laquelle elle court depuis 3 ans. Tout autre résultat sonnerait comme une solide désillusion…

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 24 novembre 2018.

Photo : Daniel Techy (Belga).

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