Les Lions ont faibli au plus mauvais moment

Après leur parcours exceptionnel lors des sept premières rencontres du tournoi olympique, les Red Lions comptaient bien terminer la compétition sur un nouveau coup d’éclat lors de cette finale historique face à l’Argentine. La médaille d’argent n’était pas une option envisageable pour les protégés de Shane McLeod qui étaient parfaitement conscients que cet ultime duel face à la septième nation mondiale serait un véritable combat. Malheureusement, ils se sont heurtés à une équipe qui a rentabilisé ses quatre seules opportunités de la rencontre et qui a pu compter sur un public fabuleux pour la pousser vers la victoire (2-4).

Et alors qu’ils pensaient éprouver de nombreuses difficultés à faire le bouger le bloc défensif compact et solide des Sud-Américains et même à passer des dizaines de minutes à le faire exploser, le but de Tanguy Cosyns après seulement 2 minutes 34, changeait totalement la donne. Les Argentins étaient immédiatement obligés de sortir et de faire le jeu pour revenir dans le parcours. Les Belges étaient parfaitement entrés dans leur finale et ils pouvaient poser tranquillement leur jeu tout en combinaison.

Mais les Leones démontraient, comme depuis le début de la compétition, toute leur agilité technique et leur rapidité balle au stick. Et comme il fallait s’y attendre, ce sont les p.c., l’arme favorite des Argentins, qui faisaient basculer cette première période et qui plongeaient les Lions en plein doute. Les Sud-Américains utilisaient d’abord une phase pour tromper la vigilance de Vincent Vanasch et de son premier sorteur. Et, après le but d’Ortiz, Gonzalo Peillat confortait encore sa première place au classement des buteurs en inscrivant un 11e but sur p.c. Les Belges étaient littéralement k.o. debout. Ils ne parvenaient pas à poser leur jeu ni à se créer de véritables opportunités dangereuses. La réaction était impérative.

Comme attendu, le bloc argentin se reformait et redescendait devant son cercle. Et les Lions ne trouvaient aucune solution pour le fissurer ou même faire exploser. Leurs défenseurs étaient plus agressifs, plus secs et, chaque fois, bien positionnés pour empêcher tout assaut devant le but de Vivaldi. Les joueurs de Shane McLeod, à l’image d’Arthur Van Doren, pourtant impressionnant durant ces dix derniers jours, paraissaient plus empruntés et plus fébriles que jamais. Comme incapables de trouver la parade face à un système argentin bien huilé et terriblement bien organisé. Ils poussaient bien encore en toute fin de partie. Le but en solitaire de Gauthier Boccard, à quelques secondes de la fin du troisième quart, était magnifique mais il était déjà beaucoup trop tard… Le but d’Agustin Mazzilli à 40 secondes du coup de sifflet final comptait encore, juste pour les statistiques.

La Belgique remporte tout de même une formidable médaille d’argent mais pourra nourrir de sérieux regrets quand elle analysera, à tête reposée, la première finale olympique de son histoire.

Laurent Toussaint (à Rio de Janeiro), In Le Soir, vendredi 19 août 2016.

Photo : ARBH/World Sport Pics.

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