Les Lions ont encore de la réserve

Après avoir battu l’Australie, première équipe au classement mondial, assuré sa qualification pour les quarts de finale et alors qu’elle occupe la première place de son groupe avec 9 points sur 9 en affichant une différence de buts de +16, la Belgique a marqué les esprits dans son entame de tournoi. Mais c’est surtout son niveau de jeu, sa puissance physique, sa mentalité exemplaire et sa solidité qui ont impressionné ses adversaires. Les Red Lions sont venus à Rio avec de solides ambitions car ils visent une médaille. Mais cette breloque pourra-t-elle être en or dans une semaine ? Peuvent-ils remporter le premier titre olympique du hockey belge ? Il y a de quoi se montrer extrêmement optimiste même si tout reste à faire…
1. Les Lions évoluent à un niveau de jeu jamais atteint.
Soyons honnêtes, jamais les joueurs belges n’avaient atteint un tel niveau de jeu et une telle maîtrise de leur art. Les protégés de Shane McLeod proposent, depuis samedi dernier, des prestations de classe mondiale. Jamais, ils n’ont fait preuve de tant de constance et de solidité durant un tournoi majeur. Dans les buts, le groupe peut compter sur l’un des trois meilleurs gardiens du monde. Le bloc défensif est robuste et ne laisse que de très rares occasions à son adversaire. La présence d’Arthur Van Doren, dans l’axe central, offre une assise et une stabilité qui constituent la fondation même du jeu belge. Le milieu de terrain est l’un des plus techniques et des plus rapides du monde avec des individualités de classe internationale. Au niveau offensif, le groupe a tiré les leçons de ces dernières années et a corrigé ses lacunes dans la finition avec un réalisme à toute épreuve (17 buts en trois matchs !). Enfin, physiquement, les Red Lions ont donné une leçon à leurs adversaires. Et, à l’exception de la seconde période face à l’Australie, où ils ont logiquement souffert vu la configuration de la rencontre, ils ont été impressionnants alors qu’ils ont disputé ces trois duels à 15, en l’absence de Tom Boon, blessé.
2. Il règne une atmosphère exceptionnelle dans le groupe.
Alors que c’était clairement l’un des points faibles au cours des dernières campagnes, le mental est devenu l’un des atouts des Red Lions. Ce qui frappe, dans la gestion des rencontres, c’est la maturité, la sérénité et la maîtrise avec lesquelles ce groupe gère les moments clés. « Nous avons vécu une période très difficile avant les Jeux, reconnaît Felix Denayer. Nous avons connu des hauts et des bas, mais le groupe a tiré énormément d’enseignements de ces derniers mois et des différents échecs. Aujourd’hui, nous savons où nous allons et rien ne peut réellement nous affecter. » Jamais cette équipe n’est apparue aussi soudée et homogène. Il y règne véritablement une ambiance particulière. Comme si rien ne pouvait arriver à ce collectif qui reste focalisé sur ses objectifs et qui évite de s’enflammer. Les Red Lions ont un plan et qui ne semble pouvoir les faire dévier de la trajectoire qu’ils se sont fixée.
3. Il demeure encore une certaine marge de progression.
Il n’existe, pour le moment, aucune faille dans le dispositif de Shane McLeod, le coach néo-zélandais. Ses ouailles maîtrisent parfaitement tous les aspects du jeu et il n’y a pas, ou très peu, de déchet technique dans le jeu offensif et défensif. Chacun évolue réellement à son meilleur niveau. Cependant, pour le staff et pour les joueurs, il existe encore une marge de progression et certaines surprises. « Nous avons encore des choses en réserve, annonce Thomas Briels. Mais nous gardons cela pour la suite de la compétition. »

Laurent Toussaint (à Rio de Janeiro), In Le Soir, jeudi 11 août 2016.

Photo : ARBH/World Sport Pics.

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