Cinq ans après la finale perdue à Rio face à l’Argentine, les Red Lions peuvent, enfin, effacer cet échec et accomplir ce dernier pas vers leur premier titre olympique. Mais pour y parvenir, ils devront encore remporter un dernier succès dans cette compétition qu’ils ont dominé de la tête et des épaules. Mais, face à eux, ce jeudi, à midi (heure belge), c’est une équipe australienne motivée et, elle aussi, en toute grande forme, qui se dressera sur leur route. Les numéros 1 mondiaux emmené par Colin Batch, l’ancien T1 de l’équipe belge (de 2010 à 2012) entendent bien reprendre leur suprématie sur le hockey mondial à l’issue de ces Jeux de Tokyo. « Les deux meilleures équipes du monde opposées pour la conquête de l’or olympique : à quelle plus belle finale pouvions-nous rêver ? », précise ainsi le coach australien. « J’adore les Belges et je serai heureux de les retrouver, mais comme nous sommes super compétitifs, nous oublierons ce côté amical pendant la rencontre. Face à ce groupe très expérimenté, je pense que la clef du match passera sans doute par la consistance du jeu et la qualité des passes. »
Du côté belge, tout le monde est prêt également pour aller conquérir un nouveau titre et compléter ainsi le palmarès impressionnant de ces dernières années. Les leçons tirées de l’été 2016 seront précieuses pour le groupe qui n’a pas célébré avec outrance sa qualification pour sa seconde finale olympique consécutive. « Il fait éviter la décompression émotionnelle », prévient d’emblée le capitaine Felix Denayer. « Mais nous sommes bien plus matures qu’il y a 5 ans. Notre mission n’est pas encore terminée. C’est assez incroyables de disputer 2 finales consécutives aux JO tout en ayant décrocher un titre mondial et un sacre européen entre les 2. Cela démontre une consistance incroyable. Ce groupe n’aura plus 36 opportunités pour disputer et gagner une finale. C’est peut-être la dernière fois pour certains joueurs du noyau. »
Depuis l’entame de la compétition, la Belgique a impressionné en proposant un jeu mature, solide et inspiré. Mais c’est également physiquement que les Lions ont souvent pris le dessus sur leurs adversaires en seconde période. Face à l’Australie, il sera essentiel de contrôler à nouveau un maximum les échanges et surtout la possession de balle. Mais il faudra également essayer de progresser encore de quelques pourcents dans tous les secteurs du jeu pour ne pas leur permettre de rivaliser comme le souligne le milieu de terrain anversois. « Nous devons nous focaliser sur les choses sur lesquelles nous pouvons avoir un impact. Il y a toujours des détails à améliorer. Depuis l’entame du tournoi, nous sommes engagés dans un processus qui a pour objectif de franchir à chaque fois de nouveaux paliers. Nous aimerions bien proposer notre meilleur hockey en finale. A tous les niveaux, nous rêvons de disputer le match parfait face à l’Australie même si nous sommes conscients que cela n’est pas possible. Ce sera cela le véritable challenge de cette finale. »
Mais comme lors des 7 premières sorties, c’est l’efficacité sur penalty qui risque d’être la clé de ce duel entre les 2 meilleures équipes de 2021. Un duel à distance entre Blake Govers (7 buts) et Alexander Hendrickx (14). « Nous savions qu’il pouvait nous rendre d’énormes services vu la manière dont il s’entraine », conclut encore Felix Denayer. « Il possède l’un des meilleurs penalty du monde. Il est réellement impressionnant tout comme ses statistiques. Il constitue un atout certain vu l’importance de l’exercice dans le hockey mondial. C’est incroyable le chemin parcouru depuis 5 ans. A Rio, Alex était réserviste et notre p.c. n’avait pas répondu à l’attente. »
Jeudi, les Red Lions ont donc rendez-vous avec l’histoire. Mais ils semblent plus prêts que jamais pour enfin décrocher le dernier titre qui manque à cette génération dorée qui a toujours atteint l’ensemble des objectifs fixés, aussi ambitieux soient-ils…
Laurent Toussaint