Les Belges coincent, comme d’habitude

L’histoire s’est donc répétée, une nouvelle fois, pour les joueurs belges qui ne sont pas parvenus à s’imposer lors du match décisif pour une place en demi-finales. Comme à la Coupe du monde, l’été dernier, face à l’Angleterre, et comme, face aux mêmes Indiens, au Champions Trophy 2012, à Melbourne, les Red Lions ont craqué alors qu’ils avaient toutes les cartes en main pour s’imposer.

Tout avait, en effet, magnifiquement débuté pour les hommes de Jeroen Delmee qui trouvait l’ouverture, sur penalty, via Felix Denayer. Et dès l’entame du deuxième quart temps, c’était même le même le scénario idéal lorsque Sébastien Dockier doublait la marque suite à un magnifique service de Tanguy Cosyns. Mais dans la même minute, les Indiens revenaient déjà au score et la rencontre basculait. Les Belges perdaient, petit à petit, leur structure et leur organisation face aux vagues offensives successives d’une équipe exaltée par plus de 7.000 supporters en délire.

« Dès ce moment-là, ils se sont sentis pousser des ailes et tout a tourné pour eux, regrettait le capitaine John John Dohmen. Si je compare à nos trois premiers matchs, je trouve que nous avons livré une bonne prestation. Mais l’Inde était clairement plus forte que nous. Ils ont réussi tout ce qu’ils ont entrepris. J’estime que nous avons gardé la tête haute jusqu’à la dernière minute. Nous avons obtenu des possibilités mais cela n’a pas voulu rentrer. »

A la pause, l’équipe locale était déjà revenue à 2-2 et, dès la reprise, la Belgique essayait de retarder au maximum l’échéance. Mais, il n’y avait rien réellement à faire face à la pression terrible imposée par l’Inde qui inscrivait logiquement deux nouveaux buts. « Nous leur avons laissé trop d’espaces lors des contre-attaques, reconnaissait, de son côté, Tom Boon. Et ils ont en profité avec leur technique et leur vitesse. Nous devons tirer de nouveaux enseignements de ce revers. Notre structure est peut-être à revoir partiellement. »

Cette défaite survient donc au pire moment de la compétition puisqu’elle prive, à nouveau, notre pays d’une place en demi-finales. Ce qui commence à être une très mauvaise habitude comme le soulignait, avec amertume, Felix Denayer. « Je ne sais pas combien de leçons nous devons recevoir avant d’arriver, un jour, à nous qualifier pour ce Top 3 ! Il va falloir inverser la tendance. Nous avons déjà prouvé que nous pouvions battre tout le monde mais c’est lors de ces matchs clés qu’il faut y parvenir dans le futur. Il va falloir bien exploiter notre stage en Afrique du Sud, l’an prochain, pour franchir des pas supplémentaires. Cette défaite doit nous ouvrir les yeux, mais surtout être une motivation, pour attaquer le chemin qu’il reste à parcourir jusqu’à la World League. »

Samedi, c’est face aux Pays-Bas que le groupe devra réagir pour tenter de finir à la cinquième place du tournoi, qui devient le nouvel objectif des Red Lions. Mais face à un adversaire qui devra également faire oublier sa contre-performance face au Pakistan, cela ne s’annonce pas comme une partie de plaisir.

Laurent Toussaint (à Bhubaneswar), In Le Soir, vendredi 12 décembre 2014.

Photo : FIH – Koen Suyk

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