Depuis son entrée en fonction à la tête de l’équipe nationale, durant l’été, un vent de fraîcheur souffle à nouveau parmi le groupe des Red Lions. Jeroen Delmee a pris la succession de Marc Lammers avec la ferme intention de poursuivre le travail accompli depuis près de dix ans par ses prédécesseurs. La Belgique a, certes, changé de statut au niveau mondial mais elle a encore tout à prouver. Le Néerlandais a donc troqué son costume de T2 mais semble plus à l’aise que jamais dans sa nouvelle fonction. Le Champions Trophy, qui verra s’affronter les huit meilleures nations mondiales dès ce week-end en Inde, constituera donc un premier test grandeur nature pour évaluer ses méthodes de travail.
Jeroen Delmee, après le succès 4-0 face à l’Allemagne, hier, lors de votre dernier match de préparation, tous les signaux sont au vert pour réaliser un excellent tournoi ?
« Je suis effectivement satisfait de la prestation de mon équipe même si le score ne signifie finalement pas grand-chose lors d’une confrontation amicale. Mais c’est clair qu’il y a de nombreux motifs de satisfaction si je me focalise sur les détails que nous avons travaillés au cours de ces dernières semaines comme la concentration et l’énergie déployée. Nous avons effectivement bien évolué en tant groupe depuis la reprise des entraînements, en septembre. Les joueurs semblent bien concentrés sur leurs objectifs. Chaque jour, nous franchissons des pas supplémentaires et nous poursuivons la construction de cette équipe. »
Les joueurs semblent, enfin, avoir retrouvé beaucoup de plaisir sur le terrain. Quel est le secret de Jeroen Delmee dans cette évolution ?
« Je ne sais pas. C’est difficile à expliquer. Pour moi, je n’ai pas l’impression que les choses ont tellement changé. Je peux juste admettre que tout le monde s’amuse beaucoup à l’entraînement. Mon enthousiasme est inchangé et il règne effectivement une belle alchimie dans le groupe. Ma connivence avec mon adjoint, Philippe Goldberg, y est aussi certainement pour quelque chose. Mais, à l’heure actuelle, je ne peux que louer l’investissement et la mentalité de mes joueurs. Ils démontrent qu’ils font le maximum pour continuer à progresser. »
Quelle est l’importance de ce tournoi vu les prochaines échéances capitales qui s’annoncent en 2015 ?
« Le Champions Trophy arrive au meilleur moment pour situer où nous en sommes réellement dans notre évolution face aux sept meilleures nations mondiales. Au mois de juin, nous devrons nous qualifier pour les Jeux olympiques lors des demi-finales de la World League, à Brasschaat. Nous enchainerons ensuite avec le Championnat d’Europe. Mais nous n’aurons pas énormément de temps pour nous préparer en raison du second tour du championnat. Voilà pourquoi il est essentiel de prendre de l’avance lors de cette période de préparation hivernale. J’ai déjà les Jeux de Rio en tête. De nombreux changements ont été opérés au cours de ces derniers mois avec mon entrée en fonction et l’arrivée de nouveaux joueurs dans l’équipe. Cela nous permettra d’affiner nos méthodes de travail pour la suite. »
La Belgique alignera bel et bien sa meilleure équipe en Inde ?
« Nous avons la chance de disposer d’un noyau extrêmement large avec 27 joueurs. J’ai donc dû poser certains choix avant le tournoi. Cela signifie que certains sont logiquement déçus de ne pas être présents, ici, avec le groupe. Mais chacun a clairement mérité sa sélection. J’accorde toute ma confiance à chacun de mes joueurs. »
Vous n’avez pas souhaité donner d’objectifs chiffrés avant le tournoi mais une place sur le podium serait tout de même une ambition logique vu votre quatrième place mondiale ?
« Je ne sais pas si nous pouvons revendiquer de finir parmi les trois premiers. Comme je l’ai déjà expliqué, je ne sais pas réellement où nous nous situons à l’heure actuelle. Je ne connais pas encore le niveau des autres nations. L’Australie et l’Inde ont, par exemple, pu profiter d’une préparation plus intensive que nous. Voilà pourquoi je veux d’abord me focaliser sur la première rencontre. Je ne vais certainement pas commencer à claironner sur tous les toits que nous visons une médaille. Je veux d’abord remporter notre duel face au Pakistan et puis nous verrons comment grandir durant la compétition. »
Alors justement que faut-il attendre de ce premier adversaire ?
« Le Pakistan possède une équipe redoutable avec un excellent p.c.. C’est une équipe très technique mais aussi extrêmement rapide. Mais je reste persuadé que si nous appliquons notre schéma tactique et que nous mettons en avant nos qualités, nous pourrons nous imposer. »
Laurent Toussaint (à Bhubaneswar), In le Soir, vendredi 5 décembre 2014.