L’analyse : il ne faut pas faire la fine bouche après cet Euro

Lors de ce Championnat d’Europe à Amstelveen, Hockeybelgium pouvait compter, après chaque rencontre, sur l’analyse pointue et attentive de Maxime Luycx. Notre consultant tire, une dernière fois, les enseignements essentiels cet Euro 2017 pour les Red Lions.

Maxime, les Red Lions ont loupé leur finale ?
« Ils ont bien géré la première période. Mais les Pays-Bas n’avaient plus rien à perdre au retour des vestiaires. Ils ont mis une pression assez haute et nous n’avons plus jamais réussi à nous en sortir. Ce sont les Néerlandais qui avaient la pression sur les épaules en début de match devant leur public puisqu’ils étaient obligés de gagner et de laver l’affront des la défaite en phase de groupe. Ensuite, cette pression a changé de camp puisque la Belgique a dû gérer ce résultat et ces deux buts d’avance. Quand les Pays-Bas ont inscrit leur premier goal, tout a basculé. Quand tu n’arrives pas à gérer un avantage au marquoir, c’est que tu n’évoluais pas à ton meilleur niveau. Les Red Lions avaient les moyens pour faire mieux. Je ne sais pas si on peut vraiment dire qu’ils ont eu peur de gagner. C’est peut-être encore un problème d’expérience. Je ne sais pas très bien ce qui s’est passé. Je ne suis pas dans le groupe. Mais ce sont ces moments qui doivent être négociés parfaitement pour gagner des tournois et des médailles. »

Quel est le bilan de cette semaine pour les Red Lions ?
« Il est extrêmement positif. Nous ne pouvons pas être déçus puisque nous sommes tout de même vice-champions d’Europe après avoir dominé plusieurs grosses nations. Mais cette finale est une déception. Cela fait encore partie de leur apprentissage. C’est une bonne leçon à digérer avant de débuter la préparation de la prochaine Coupe du monde. Le niveau était sincèrement plus élevé que lors de la World League en Afrique du Sud. Nous ne ne pouvons pas faire la fine bouche. C’était un tournoi d’un niveau très élevé et ils ont réalisé de très bonnes prestations. Il y a eu énormément de bons moments et plusieurs joueurs ont évolué de manière très convaincante comme Arthur Van Doren ou Vincent Vanasch. Enfin, je veux aussi pointer les excellentes performances de l’ensemble de la  ligne offensive. »

Les blessures de Manu Stockbroekx et d’Arthur De Sloover ont-elles pesé dans la balance ?
« Oui, certainement. C’est un élément qui a pu avoir une certaine importance. Manu a loupé les deux premiers matchs avant de rentrer dans le groupe. Arthur a évolué avec un pouce cassé en fin de tournoi. Mais ce sont des choses qui peuvent arriver dans les grandes compétitions et il faut apprendre à les gérer. »

Qu’est-ce qui manque encore à ce groupe ?
« Physiquement, la Belgique possède l’une des meilleures équipes au monde. Techniquement, son niveau est très élevé et tactiquement, Shane McLeod est également l’un des meilleurs au niveau mondial. Ils doivent encore apprendre à gérer mentalement. Il faut gagner encore en expérience et en maturité pour négocier au mieux ces moments clés. Dans le jeu, nous avons vraiment tout pour nous imposer. »

Nous ne disputerons la Coupe du monde qu’en décembre 2018 ?
« Je fais confiance à Shane pour gérer cette longue période en aménageant les périodes de préparation, les matchs amicaux et les tournois. Mais ils vont d’abord bien se reposer après un été extrêmement chargé. En Inde, les Belges se battront pour le podium même si le niveau sera encore plus élevé qu’à Amstelveen avec des équipes comme l’Argentine ou l’Australie. Il faudra acquérir encore de l’expérience lors de la Finale de la World League à la fin de cette année ou éventuellement lors du Champions Trophy, 2018, si nous recevons l’opportunité d’y participer. Même pour les joueurs expérimentés, cela leur permettra encore de grandir. »

Entretien : Laurent Toussaint

Maxime Luycx : 345 sélections en équipe nationale – capitaine des Red Lions durant 3,5 ans – deux participation aux JO : Pékin (2008) et Londres (2012). Consultant hockey sur VooSport.

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