L’analyse : Nous allons aborder le match le plus compliqué du tournoi

Lors de ce tournoi olympique, Hockeybelgium pourra compter, après chaque rencontre, sur l’analyse pointue et attentive de Maxime Luycx. Notre consultant décortiquera les rencontres de notre équipe nationale et tentera de tirer les enseignements essentiels de chaque partie.

Max, les Red Lions ont de nouveau réussi un match parfait face aux Pays-Bas ?
« Oui, une fois de plus, j’ai envie de dire. J’ai vibré devant ma télévision comme toute la Belgique. Ils ont fait preuve d’une énorme maturité mais aussi de beaucoup de caractère. La Belgique a, à nouveau, été très solide défensivement. Enfin, elle a pu compter sur un grand gardien comme je te l’avais dit. Vincent Vanasch nous a gardé dans le match à des moments importants de la rencontre. Nous n’avons pas obtenu beaucoup d’occasions mais nous avons su marquer les buts au bon moment. J’ai été épaté par l’intelligence tactique des joueurs. Ils n’ont rien donné. Mais aussi par la grosse qualité physique de leur prestation. C’est certainement à ce niveau que nous avons gêné le plus notre adversaire. Ils n’ont pas réussi à développer leur jeu technique. Les Red Lions ont démontré qu’ils méritaient assurément leur place en finale en battant successivement dans le tournoi la Grande-Bretagne, l’Australie et les Pays-Bas. »

Cette médaille est l’aboutissement de 10 ans de travail avec les équipes nationales ?
« J’ai reçu beaucoup de messages, hier soir, qui pensaient aux anciens. Mais je veux avant tout souligner le travail exemplaire de Marc Coudron et de Bert Wentink durant toutes ces années. Mais nous, les anciens joueurs de cette équipe, nous avons tous ce petit sentiment de fierté lorsque l’on pense aux efforts entrepris toutes ces années. Et, c’est une génération hyper talentueuse qui va, à présent, terminer le travail. Comme le disait Marc Delissen, double médaillé aux Jeux avec les Pays-Bas, dans un tweet hier soir. La Belgique remplace l’Australie. Nous sommes partis pour de longues et belles années. C’est le début d’une nouvelle ère. Mais je veux, aussi, souligner le travail des différents entraîneurs qui se sont succédés depuis plus de dix ans à la tête de cette équipe. Gilles Bonet a fait bouger les choses avec le COIB. Il a aussi instauré les sessions d’entraînement en journée. Adam Commens a donné une nouvelle impulsion avant Manchester. Il nous appris à contrôler notre jeu. Il a changé notre mentalité. Colin Batch a poursuivi le travail puis Marc Lammers a imposé la discipline. Enfin, Jeroen Delmee a fait progresser encore plus cette équipe au niveau technique. Shane McLeod a terminé le travail. Il a offert beaucoup de confiance et de sérénité à ce groupe. »

C’est le collectif qui a une fois de plus fait la différence lors de la demi-finale ?
« Oui, même si nous possédons des joueurs qui font clairement partie du top mondial. Arthur Van Doren, c’est la classe à l’état pure, Vincent Vanasch est l’un des trois meilleurs gardiens au monde et John-John Dohmen a été phénoménal face aux Néerlandais, Et je pourrai encore en citer plein d’autres. Mais c’est le travail collectif a pris le dessus et qui est réellement impressionnant. »

Nous allons aborder le match le plus difficile du tournoi face à l’Argentine ?
« C’est exactement ce que je disais, ce matin, à mes collègues. Ils ne pratiquent pas un hockey très ouvert et ils sont très expérimentés. Beaucoup des joueurs argentins disputent leur dernier tournoi à Rio. Ils auront donc à cœur de terminer leur carrière internationale avec passion. Ils marquent facilement et toujours à des moments importants. Enfin, ils possèdent une arme puissante avec le p.c. de Gonzalo Peillat qui est le plus puissant du monde. Il faudra bien sortir sur penalty comme nous l’avons fait face à Mink van der Weerden. C’est clair que les Argentins jouent assez dur et parfois à la limite. C’est la seule chose qui m’inquiète réellement pour cette finale. Les Red Lions vont devoir garder leur calme. Les Sud-Américains sont très provocateurs. Il ne faudra donc pas être trop impulsif. Nous devrons imposer notre jeu et mettre du rythme. Il faudra les fatiguer un maximum. »

Il reste 60 minutes pour ne rien regretter ?
« Notre tournoi est déjà plus que réussi. Au pire, la Belgique terminera deuxième. Mais l’appétit vient en mangeant. Cette équipe veut décrocher l’or. Le plus important, c’est surtout de n’avoir aucun regret et d’avoir tout donné. »

Laurent Toussaint (à Rio de Janeiro).

Photo : ARBH/World Sport Pics.

Maxime Luycx : 345 sélections en équipe nationale – capitaine des Red Lions durant 3,5 ans – deux participation aux JO : Pékin (2008) et Londres (2012).

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