John-John Dohmen : « Nous ne sommes plus les grands favoris et ce n’est pas plus mal ! »

Le milieu de terrain brabançon va disputer ses 4e Jeux à Tokyo. Un rendez-vous qu’il attend avec impatience depuis plus d’un an suite au report de la compétition. Tout comme ses coéquipiers, le recordman belge de sélections (408 caps) n’a qu’un seul et unique objectif lors de ce rendez-vous olympique : remporter la médaille d’or.

John-John, comment s’est déroulée votre acclimatation ?
« Tout s’est assez bien passé dans l’ensemble. Nous avons mis 2 jours pour nous habituer au décalage horaire. Mais cela a été un peu plus compliqué pour supporter les conditions météos assez extrêmes. Il fait très chaud très humide. Cela signifie que les efforts font plus mal que chez nous. Cela nous fait dire que ces Jeux seront éprouvants à ce niveau-là. Et cela risque de rentrer en ligne de compte à un moment donné. Nous avons travaillé sur place comme si nous étions en stage avec beaucoup d’entrainements, de séances de fitness et de meetings. Nous étions déjà en mode tournoi. »

Vous avez rapidement retrouvé vos marques dans le village olympique ?
« Nous attendions cela depuis très longtemps. Et ces dernières semaines, le temps ne passait pas vite. C’est vraiment que si nous étions de retour à la maison. Nous avons assez vite retrouvé nos petites habitudes. C’est tellement grisant de se retrouver ici et cela donne envie de disputer le tournoi. L’ambiance est assez semblable aux autres éditions si ce n’est que nous devons porter le masque en permanence et que nous sommes tous séparés par des plexis pour manger. Mais on discute parfois avec d’autres athlètes lorsque l’on se croise et que l’on se connait. Mais sinon nous restons principalement en équipe. Chacun est déjà dans sa bulle. »

Photo : Benoît Doppagne (Belga).

Quels sont les principaux enseignements que vous avez tiré de vos 2 derniers galops d’entrainements face à l’Argentine et au Japon ?
« C’était essentiel de disputer ces 2 petits matchs même s’ils ne duraient que 2 fois 15 minutes. Ce n’était pas difficile physiquement mais ils étaient importants au niveau de l’intensité. Cela change beaucoup de disputer une rencontre au lieu de s’entraîner en ce qui concerne les automatismes et la tactique que nous allons mettre en place au cours de ces prochains jours. C’était mieux de tester cela en conditions réelles. Nous sommes satisfaits de ces 2 prestations. Tout n’était pas parfait mais on sent qu’on ne joue pas encore à 100%. Ce qui est tout à fait normal à 2 ou 3 jours du coup d’envoi des Jeux. Personne n’a envie de se blesser. »

Vous êtes donc prêts pour le 1e duel face aux Pays-Bas ?
« Nous sommes très impatients de débuter le tournoi. Nous avons analysé en détails notre dernière prestations face aux Néerlandais lors de l’Euro. Et nous en avons tiré pas mal de leçons tactiques. Plus personne ne pense, aujourd’hui, à l’Euro. Notre objectif, ce sont les Jeux. »

Vous débuterez le tournoi avec des duels face aux Néerlandais et aux Allemands. C’est costaud comme entame de compétition ça non ?
« Personnellement, je trouve cela très bien de commencer face à un bon adversaire pour rentrer directement dans le vif du sujet. C’est vrai qu’il ne sera pas évident d’enchainer ces 2 gros matches mais on ne dira peut-être plus la même chose si on remporte 2 succès. Cela va nous permettre de nos mettre immédiatement dans le rythme. Nous n’avons pas fixé d’objectifs chiffrés. Nous jouons de toutes manières chaque match pour le gagner. Il n’y a rien qui change. Nous allons tout mettre en œuvre pour terminer en tête de notre poule car cela offre un avantage certain pour le quart de finale. »

Est-ce qu’il y a plus de pression sur l’équipe qu’à Rio, il y a 5 ans ?
« Je ressens une pression assez positive mais elle est moindre que lors des JO de 2016. C’est peut-être lié au fait que nous nous sentons plus forts. Nous avons déjà remporté une médaille olympique. C’est vrai que nous visons l’or et que c’est l’objectif ultime pour les Red Lions. Mais nous avons déjà gagné des titres et des tournois. Ce succès à Tokyo serait le cerise sur le gâteau. Depuis notre médaille de bronze à l’Euro d’Amsterdam, nous ne sommes plus les grands favoris. Il y a d’abord les Australiens qui ont repris la 1e place mondiale et les Pays-Bas qui sont Champions d’Europe en titre. Il y a également l’Allemagne qui a démontré tous ses progrès. Mais c’est une situation qui ne nous dérange pas. Ce n’est peut-être pas plus mal finalement… »

Entretien : Laurent Toussaint

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