Les Red Lions sont de retour. Après une fin de championnat passionnante et deux semaines de repos bien méritées, les joueurs belges ont repris l’entraînement et la préparation olympique, il y a une quinzaine de jours. Et, dès demain, ils disputeront le prestigieux Champions Trophy pour la troisième fois de leur histoire. Un rendez-vous qui tombe un peu tôt dans la préparation mais qui permettra aux protégés de Shane McLeod de passer à la vitesse supérieure à moins de deux mois de leur premier match à Rio.

A quelques heures de leur rencontre face à la Corée, le capitaine John-John Dohmen fait le point sur les ambitions et les objectifs belges à Londres.

John-John, quel est l’état d’esprit du groupe au moment d’aborder cette dernière ligne droite de la préparation olympique ?
« Les vacances ont fait beaucoup de bien physiquement et mentalement. Nous sommes donc tous très frais au moment d’aborder cette dernière ligne droite de préparation. A côté de cela, de nombreux joueurs sont en confiance après une excellente saison dans leurs clubs respectifs. C’est extrêmement positif pour ces deux derniers mois de travail intensif avant les Jeux de Rio. »

Quelle est l’importance du Champions Trophy sur votre chemin vers Rio ?
« Ce rendez-vous est essentiel car nous devons, avant tout, nous retrouver en tant que groupe et même en tant qu’équipe sur le terrain puisque nous n’avons plus disputé la moindre rencontre depuis le stage en Afrique du Sud, en janvier dernier. Il est capital que nous puissions retrouver au plus vite nos automatismes ainsi que notre fond jeu. Nous devrons améliorer notre tactique et travailler notre physique puisque nous serons seulement au treizième jour de préparation après le break de fin de championnat. Je concède que ne serons pas vraiment prêts physiquement et tactiquement mais nous aborderons le rendez-vous comme un véritable tournoi de préparation. Mais nous sommes des compétiteurs et donc si nous avons la possibilité d’aller au bout, nous irons au bout. »

Le fait de pouvoir disputer un tournoi d’un tel niveau est une belle opportunité ?
« Oui, naturellement, c’est bien mieux que de disputer l’un ou l’autre match amical. Nous aurons la chance d’affronter des adversaires de renommée mondiale avec six rencontres en un peu plus d’une semaine. Le programme sera même un peu plus chargé qu’à Rio. Il s’agit d’une excellente préparation qui nous permettra d’expérimenter diverses choses. »

Quels sont justement les objectifs prioritaires de ce rendez-vous londonien ?
« La tactique devra être au point et nous devrons avoir retrouvé notre meilleur niveau de jeu à l’issue du tournoi. Ce sont les deux axes principaux sur lesquels nous devrons nous concentrer durant ces prochains jours même si Shane rajoutera quelques autres détails à travailler durant la compétition. »

Quelle importance faudra-t-il donner au résultat final de ce Champions Trophy ?
« Il ne faudra pas se focaliser sur notre résultat à Londres. Il faut juste que nous soyons au point pour Rio. C’est le plus important. Tout le reste n’a pas réellement d’importance. Je rappelle qu’avant la World League, en décembre dernier, nous avions perdu tous nos matchs amicaux et cela ne nous avait pas empêché d’atteindre la finale du tournoi. »

Pour en revenir aux Jeux, ce qui a changé par rapport à Londres et Pékin, c’est l’attente des supporters, des sponsors et de la presse.
« A titre personnel, je ne le vis pas du tout comme une forme de pression mais bien comme une motivation supplémentaire. C’est évident que tout le monde possède de sérieuses attentes pour Rio. Mais moi aussi ! Cela fait douze ans que j’évolue en équipe nationale et j’arrive au point culminant de ma carrière. Nous n’avons jamais possédé une équipe aussi forte. C’est donc le moment ou jamais d’atteindre un podium. Mais de là à dire que nous allons décrocher une médaille au Brésil, c’est un pas qui je ne franchirai pas. En sport, tout est possible. Mais ce qui est certain, c’est qu’à l’issue du tournoi, nous n’aurons pas de regret. Qu’importe la place à laquelle nous terminerons, nous aurons tout donné. »

Le tournoi olympique est plus ouvert que jamais.
« La concurrence sera rude. Selon moi, il y a sept équipes qui peuvent revendiquer une médaille lors des prochains JO. Mais je suis impatient d’y être et de participer à mes troisièmes JO. J’ai envie que nous cassions la baraque à Rio et que nous accomplissions quelque chose de grand lors des Jeux. L’équipe le mérite vu les sacrifices énormes de ces dernières années. »

Entretien : Laurent Toussaint.

Photo : FIH.