John-John Dohmen : « Nous étions un peu en-dessous lors des moments cruciaux ! »

Le sentiment était mitigé à l’issue du Champions Trophy, à Londres. La cinquième place arrachée en fin de rencontre face à la Corée était clairement décevante puisque la place en finale s’était jouée sur des détails lors du duel face à la Grande-Bretagne. Mais les nombreux enseignements obtenus de cette semaine de tournoi seront très certainement capitaux lors de la dernière ligne droite de la préparation des Jeux pour Rio. John-John Dohmen a accepté de revenir sur la compétition et de tirer avec nous le bilan des six rencontres disputées à Londres.

John-John, quel est ton sentiment à l’issue de ce Champions Trophy ?
« Nous avons appris énormément lors de ce tournoi. Même si nous avons terminé celui-ci en livrant très certainement notre plus mauvais match de la compétition, face à la Corée. Avant cela, nous avions proposé de très bonnes choses face à l’Australie, à l’Allemagne ou à la Grande-Bretagne. Nous avons ainsi dominé les champions du monde pendant une mi-temps et les Britanniques durant les trois quarts de la rencontre. Mais, à côté de ça, il y a énormément d’enseignements à tirer et de détails à corriger rapidement. »

Lesquels par exemple ?
« Notre position en zone offensive. Nous rentrons beaucoup dans le cercle adverse mais nous marquons trop peu. Il y a également les p.c. ou la gestion des fins de rencontre. Ce sont trois éléments que nous devons clairement travailler durant ces prochaines semaines. Nous avons connu des moments compliqués lors des six matchs. En même temps, nous nous attendions à cela puisque nous n’étions pas totalement prêts au moment d’aborder ce Champions Trophy. Maintenant, cela ne changeait pas notre état d’esprit général. Nous avons abordé ce tournoi avec la volonté de réussir un bon résultat. Je pense d’ailleurs que vu ce que nous avons proposé durant la semaine, nous aurions pu revendiquer une autre place à l’issue de ka semaine. Maintenant, concernant certains détails et lors des moments cruciaux, je reconnais que nous étions un peu en-dessous. Et cela, nous l’avons payé cash ! »

Il faudra travailler la finition, tu l’as souligné. Mais comment ? Ce n’est pas évident d’améliorer cela en quelques semaines ?
« Tu as raison, c’est très compliqué. Ce sont des situations qu’on peut difficilement simuler à l’entraînement comme le fait de ne pas avoir le temps de shooter ou de prendre la décision de tirer au but ou non. Ce n’est pas non plus évident de travailler les sorties défensives sur p.c. Mais je pense qu’il s’agit surtout d’une question de mentalité. Les prises de décision dans les moments clés, sous pression, sont naturellement plus compliquées pour les avants que pour ceux qui évoluent dans le milieu de terrain. Il faut apprendre à ne pas hésiter. Mais je suis persuadé qu’aux Jeux, les attaquants ne se poseront pas trop de questions et qu’ils répondront présents en se montrant efficaces devant le but. »

Est-ce que nous ne sommes pas encore un peu trop tendres sur le terrain ?
« Oui et non. Face à la Corée, lors du dernier match, c’est une certitude. Nous n’étions pas au niveau. Mais, face à l’Australie ou à la Grande-Bretagne, ce n’était pas le cas. Face aux Kookaburras, nous avons perdu notre duel uniquement parce que nous n’avons pas réussi à concrétiser nos occasions. Face aux Britanniques, nous menions 3-1. Il n’y avait pas match puis nous avons craqué lors des quatre dernières minutes après avoir reçu deux cartes. Je ne pense donc pas que nous soyons trop gentils. On peut toutefois encore effectuer un pas supplémentaire. Mais je ne pense pas que cela soit cela le problème. »

Il reste moins de 50 jours avant les JO. Où en êtes-vous dans la préparation ?
« Entamer cette dernière ligne droite par un tournoi était extrêmement positif. Cela nous a permis, d’emblée, de tirer de nombreux enseignements mais aussi, et surtout de rentrer de plein pied dans le vif du sujet que ce soit physiquement et mentalement. La sélection va tomber et… »

Et cela changera réellement la situation de connaître le groupe des 16 pour Rio ?
« Oui, très clairement. Les joueurs seront plus libérés. Cela donne encore un coup de boost supplémentaire au niveau de la motivation. Cela offre plus de confiance mais aussi la chance de se concentrer uniquement sur la préparation. Cette sélection aidera le groupe même si, à l’heure actuelle, il n’y a pas de souci entre nous. Mais, inconsciemment, cela changera la donne. »

Entretien : Laurent Toussaint

Photo : FIH

Commentaires