Les Red Lions peuvent se mordre les doigts après leur partage face aux Black Sticks. En effet, ils avait toutes les cartes en main pour engranger un nouveau succès dans la compétition mais ils repartent finalement d’Auckland avec seulement deux unités puisqu’ils ont remporté la séance de Shoot-outs à l’issue des 60 minutes. Pour Felix Denayer, il est évident que la Belgique doit apprendre à tuer les matchs comme elle l’avait fait avec succès lors de la Coupe du monde, en décembre dernier.
Felix, vous aviez le contrôle du match mais comme face à l’Espagne, vous avez pourtant été rejoints sur le fil.
« Effectivement, et c’est d’autant plus dommage que le match était sous contrôle. Mais il ne faut pas oublier que cette Pro League nous aide également à développer de nombreux détails en parallèle. Nous essayons ainsi de poursuivre notre progression en trouvant des aspects à améliorer dans notre système de jeu. Nous offrons également du temps de jeu à des nouveaux venus dans le groupe. Mais, tu as raison, une fois que l’on mène au score, surtout avec deux buts d’avance, nous devons juste penser à gagner. C’était l’une de nos principales forces lors de la Coupe du monde. Aujourd’hui, le focus n’était pas sur la victoire et nous avons commis trop de petites erreurs. Mais au final, nous pouvons nous réjouir d’avoir tout de même remporté les Shoot-Outs et de repartir d’Auckland avec deux points. »
Comment expliques-tu ces fins de matchs galvaudées ?
« Je pense qu’il s’agit d’un manque de maturité et de concentration. Nous n’avons pas encore réussi à afficher cette volonté de vouloir vraiment tuer le match. Il ne s’agit pas de rencontres à élimination directe et cela joue certainement même si, on est bien d’accord, que cela ne devrait pas ! Nous ne devons plus prendre le moindre risque et tuer cette partie lorsque nous en avons l’occasion. Normalement, il s’agit de quelque chose que nous savons faire. Mais sur ces deux rencontres, nous avons fait preuve de trop de relâchements lors des dernières minutes. Le problème est que nous voulons toujours proposer du beau hockey. Il faudra donc impérativement que nous apprenions à mieux contrôler ce type de match dans le futur. »
Comment gérez-vous ces longs voyages et les décalages horaires qui en découlent ?
« Actuellement, tout va très bien. Nous nous sentons plutôt en bonne forme grâce au travail de fond effectué par le staff. Nous venons de rentrer à l’hôtel et nous allons voir comment va se dérouler la récupération puisque nous quittons déjà la Nouvelle-Zélande, aux aurores, demain matin. Nous savons également que la température dépassera les 38°c, à Melbourne, dimanche. Cela promet des conditions de matchs assez compliquées. Ce qui est dommage, c’est qu’au final, nous serons finalement partis 3 semaines et que nous avons l’impression de ne pas nous être beaucoup entraînés et que nous avons surtout passé du temps à nous préparer pour chacune des rencontres de la Pro League. »
Les conditions sont effectivement bien éloignées de celles d’un stage habituellement programmé à cette même période ?
« C’est exact. Notre progression physique n’aura pas été aussi importante que lors des années précédentes puisque, ce que nous recherchons avant tout, c’est de ne pas perdre trop d’énergie avant chaque match. Nous préparons à chaque fois notre corps pour la future rencontre mais on ne construit pas sur le long terme. On ne peut effectivement pas comparer le volume de travail réalisé en stages puisque lors de ceux-ci, nous avons bien souvent deux sessions de travail quotidiennes et nous disputons une série de rencontres amicales. »
Dimanche, vous affronterez l’Australie. Il s’agira d’une rencontre de prestige ?
« Effectivement même si, il faut bien le reconnaître, que dorénavant l’objectif de chacun de nos adversaires est de nous battre. Cela constitue toutefois un excellent challenge à relever pour les Red Lions. Nous sommes tous très enthousiastes depuis le début de la Pro League. Tout est bien organisé, les matchs sont passionnants et les supporters répondent présent. Mais je reconnais que nous attendons tous les matchs à domicile qui s’annoncent encore plus excitants devant nos supporters. Mais pour en revenir à notre duel de dimanche, nous nous attendons naturellement à un match compliqué face aux hommes de Colin Batch. Ils auront à cœur de démontrer qu’ils méritaient bien une place en finale après leur défaite face aux Pays-Bas en demis. Ils possèdent une équipe redoutable et très constante depuis une dizaine d’années. Ils ont d’ailleurs quasi tout gagné lors de la dernière décennie. Malgré l’arrivée de la nouvelle génération, le niveau général de leur jeu n’a pas diminué. De notre côté, je suis curieux de voir quel niveau nous pourrons atteindre lors de ce duel. »
Entretien : Laurent Toussaint.
Photo : Alisha Lovrich.