« Nous devrons nous battre comme des dingues »

Les Red Lions vont tenter de finir leur tournoi en beauté, ce jeudi, après avoir déjà atteint un premier objectif, à savoir décrocher une médaille dans ces Jeux. Mais, face à l’Argentine, septième nation au classement mondial, la finale ne se résumera clairement pas à une simple balade de santé. Les Red Lions vont certainement disputer la rencontre la plus compliquée de leur tournoi olympique. « Nous allons affronter une équipe qui va, avant tout, penser à défendre, prévient Simon Gougnard. Ils vont se rassembler à onze devant leur cercle et il y aura très peu d’espaces pour développer notre jeu. Ils développent un style de jeu que nous n’avons pas encore rencontré depuis le début de la compétition. Nous devrons donc bien nous préparer et l’analyse tactique du staff sera déterminante. Nous devrons nous battre comme des dingues pour forger un résultat et chacun aura un rôle spécifique à accomplir dans le plan que nous allons mettre sur pied. »
Et même si les Sud-Américains ont seulement terminé à la troisième place du groupe B avec deux succès (face au Canada et à l’Irlande) et deux partages (face aux Pays-Bas et à l’Allemagne), ils ont réussi à monter en puissance au cours du tournoi. Après avoir écarté, en toute fin de rencontre, une excellente équipe espagnole, ils ont impressionné face à l’Allemagne en réalisant un match plein et solide. Le double champion olympique n’a pas eu voix au chapitre durant la demi-finale. Il a même été littéralement balayé par les Leones. Les Argentins manient l’art de la contre-attaque et marquent facilement (21 buts en 7 matchs). Mais ils encaissent également beaucoup (15). Ils peuvent, surtout, compter sur leur goleador, Gonzalo Peillat, meilleur buteur de la compétition avec 10 réalisations. Une arme redoutable sur p.c. qu’il faudra réussir à contrer pour éviter de courir après le score.
« De notre côté, il s’agira également de la rencontre la plus difficile à appréhender dans ce tournoi », confirme Manu Brunet qui évolue au Daring depuis 5 saisons. «La Belgique joue très bien à la balle. Ses joueurs sont hyper rapides mais ils sont également très forts techniquement. Ce sera une véritable bataille. Notre style de jeu se base sur le physique et les duels, tout comme les Red Lions d’ailleurs. Nous n’aimons pas perdre et ce sera très chaud dans les contacts. C’est vrai que notre arme principale est le p.c. Je pense que Gonzalo Peillat est actuellement le meilleur tireur au monde. Mais nous avons également d’autres atouts. Nos attaquants sont redoutables et nous marquons beaucoup. Nous devrons néanmoins travailler dur durant 60 minutes et nous arracher pour aller chercher cette première place sur le podium. Mais que le meilleur gagne… »
Mais les Red Lions ont également des arguments à faire valoir. Ils ont remporté, de manière convaincante, six de leurs sept rencontres. Ils ont battu toutes les équipes du gratin mondial qui se sont dressées sur leur route : l’Australie (1), les Pays-Bas (2) et la Grande-Bretagne (4). Enfin, ils ont marqué 27 buts (soit une moyenne d’un peu moins de 4 buts par match) et en ont encaissé seulement 7 (un par match). Ils jouent le hockey de leur vie et font preuve d’une maîtrise technique, tactique et physique impressionnante. Rien ne semble pouvoir arriver à ce groupe qui évolue à un niveau jamais atteint pour notre pays. « Nous avons mis toutes les chances de notre côté pour atteindre notre niveau actuel, précise de son côté Cédric Charlier. Il n’y a donc aucune raison que ce prochain match ne soit pas aussi abouti que tous les autres. Mais il y aura une totale opposition de style sur le terrain. Ce sera un match tactique. Les Argentins défendent très bas. Ils sont très rugueux et ils ne laissent pas d’espace. Dans tous les cas, nous n’aurons rien à regretter après ce duel. Est-ce que nous méritons la médaille d’or pour le travail accompli ? Oui, mais cette dernière victoire sera assurément la plus compliquée à décrocher ! »

Laurent Toussaint (à Rio de Janeiro).

Photo : ARBH/World Sport Pics.

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