Même si ce premier week-end de compétition n’a pas été à la hauteur des espérances, Cédric Charlier pouvait arborer un large sourire à l’issue de ses deux dernières prestations sous le maillot national. L’attaquant bruxellois (203 sélections), écarté pour la World League, a été l’un des meilleurs Belges de cette entame de tournoi. Présent dans tous les bons coups, il est persuadé que l’équipe va retrouver son véritable niveau. De toute manière, les Lions n’ont pas le choix s’ils souhaitent disputer les demi-finales.

Cédric, vous vous attendiez à un match aussi difficile face à la France ?
« Nous nous sommes, nous-mêmes, compliqués la tâche. Durant les dix premières minutes, nous étions trop mous et nous avons perdu trop de duels. Cela ne tournait pas naturellement et nous avons manqué cruellement d’efficacité. Heureusement, nous avons corrigé le tir en seconde période. Mais nous allons continuer à grandir dans le tournoi. Je reste confiant pour la suite. »

L’équipe semble plus fragile défensivement qu’à son habitude.
« C’est un ensemble. Il ne faut donc pas accabler uniquement les défenseurs. Le rôle des attaquants est également essentiel dans notre structure défensive. Mais il faut bien reconnaître que tout le monde est un peu moins tranchant et que notre marquage n’est pas parfait. Il s’agit simplement de réglages à effectuer. Nous avons analysé tout cela à la vidéo et nous ne commettrons plus les mêmes erreurs face à l’Irlande. »

N’étiez-vous pas trop confiants en abordant cet Euro ?
« Je ne pense pas. Nous avons affiché de telles ambitions parce que nous sommes convaincus de nos qualités. Nous avons terminé l’Euro 2013 avec une médaille d’argent. Il n’est donc pas anormal de viser l’or à Londres. Cela ne nous met pas une pression supplémentaire sur les épaules. Nous travaillons énormément pour atteindre nos objectifs. »

Ce duel face à l’Irlande sera aussi serré qu’à la World League ?
« Ils partiront avec l’avantage qu’un match nul sera suffisant. Ils vont donc jouer le plus bas possible et limiter les espaces pour nous empêcher de développer notre jeu. Maintenant, je suis persuadé que nous avons suffisamment de qualités pour trouver des solutions et nous imposer. Nous avons grandi suite au match contre l’Allemagne. Cela ne s’est peut-être pas encore vu lors du duel face à la France mais nous avons eu de bonnes discussions en équipe. Nous devons apprendre de nos erreurs. Espérons que cela se vérifie sur le terrain. »

Tu n’étais pas présent lors de la World League, comment as-tu vécu cette décision ?
« Ce n’est jamais évident d’être évincé d’une sélection. Cela m’a donné un coup de fouet. J’ai pris du recul pour analyser cette décision et pour me remettre en question. Je pense avoir suffisamment de qualités pour apporter une plus-value à cette équipe. C’est peut-être présomptueux, mais je pense avoir ma place dans ce groupe. »

Entretien : Laurent Tousaint (à Londres).

In Le Soir, mardi 24 août 2015.