Cédric Charlier : « Je m’amuse toujours autant en équipe nationale »

Dimanche, lors de la victoire facile face à la Nouvelle-Zélande, l’attaquant bruxellois fêtait sa 300e sélection sous le maillot des Red Lions. A 31 ans, Cédric Charlier continue à impressionner et reste l’une des armes de cette équipe. Depuis ses débuts face à l’Inde (défaite 6-1 mais avec, déjà, un premier but sous les couleurs nationales), en 2006, en Allemagne, il a été l’un des grands acteurs de cette magnifique épopée et de la conquête du premier titre mondial.

Cédric, quel chemin parcouru depuis ta première sélection ?
« Oui, je me sens vieux (Rires). Je suis fier de faire partie de cette équipe depuis tellement longtemps. J’ai commencé en 2006 sous les ordres de Giles Bonnet. Je pense que nous occupions la 15e place mondiale et que nous n’étions pas qualifié pour la Coupe du monde. Nous nous entrainions le mardi matin, de 8 à 12h, et le jeudi soir, au Braxgata. C’était loin d’être l’idéal. Mais cela ne nous a pas empêché de franchir toutes ces étapes vers la première place mondiale. A cette époque, je n’imaginais pas une seule seconde que nous deviendrions, un jour, champions du monde et que nous soyons médaillés olympiques. Mais l’équipe grandit et les prochaines générations auront peut-être encore plus faim que nous lors des grands rendez-vous. »

L’envie reste toujours la même aux entrainements ou pour les tournois ?
« Ce sont des challenge différents. Nous avons voulu monter au classement et franchir de nouvelles étapes dans les grands tournois. Maintenant, nous avons atteint cet objectif. Mais c’est toujours plus difficile de confirmer contre des équipes qui tentent de proposer leur meilleur jeu que face à des nations qui te perçoivent comme un outsider. Le challenge est totalement différent. Il est peut encore plus compliqué à relever que les précédents. »

Quel est ton meilleur souvenir sous le maillot des Red Lions ?
« C’est très compliqué. Il y a évidemment de bons et de mauvais souvenirs. Mais c’est très difficile de ne pas pointer le titre de champion du monde. C’est un rêve qui est devenu réalité. Une immense fierté et surtout une belle histoire que nous pourrons raconter, un jour, à nos petits-enfants. »

Tu as déjà pensé à ta fin de carrière ? Certains joueurs de ta génération évoquent, par exemple, une retraite à l’issue des JO à Tokyo.
« Aujourd’hui, j’essaie de prendre les choses comme elles viennent. Avant j’élaborai des plans à 3 ou 4 ans mais maintenant j’écoute avant tout mon corps. Tant que je prends du plaisir, il n’y a pas de raison que je m’arrête. Si, à un moment, je n’en ai plus ou que je recherche quelque chose d’autre, alors je stopperai ma carrière en équipe nationale. Mais pour le moment, je m’amuse toujours autant. »

Le fait de jouer dans la meilleure équipe du monde permet aussi de s’éclater ? De plus, on sait qu’il existe un lien bien plus fort que le sportif qui vous unit tous.
« Il y a certains joueurs avec qui j’évolue depuis les U16. On a donc partagé énormément de souvenirs. Toutefois, à chaque nouveau tournoi, nous avons des émotions qui sont de plus en plus grandes. C’est donc très compliqué de s’arrêter maintenant. Mais j’espère que l’avenir sera encore plus beau que tout ce que nous avons récemment. »

Entretien : Laurent Toussaint.

Photo : Kristof Van Accom (Belga).

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