Au lendemain de l’annonce de son départ des Red Lions (lire ici), le milieu de terrain gantois semblait réellement soulagé d’avoir, enfin, pu officialiser son choix, quelques semaines après le dernier Championnat d’Europe. Une retraite internationale qui a évidemment suscité de très nombreux commentaires et réflexions depuis 24 heures.

Antoine Kina, vous semblez réellement libéré d’un poids après avoir annoncé votre décision ?
« Je n’étais plus totalement heureux dans l’environnement de l’équipe nationale. Après les Jeux de Paris, en août 2024, j’avais d’ailleurs déjà hésité à poursuivre l’aventure. J’espérais un nouvel élan avec le retour comme T1 de Shane McLeod. Peut-être de nouvelles méthodes de travail. Ou un peu plus de flexibilité sur mes trajets vers Anvers pour faire un peu moins de route. Mais, au final, tout ne s’est pas réellement mis comme je l’espérais. Il y avait certainement un peu moins d’envie. Je devenais trop négatif. L’atmosphère ne me convenait plus et je commençais à stagner. »

Est-ce qu’il y a eu une certaine forme de lassitude ?
« C’est assez difficile à expliquer. Mais je ne pense pas que cela soit lié, d’une façon ou d’une autre, à une certaine lassitude. Vous me connaissez. Mon envie de remporter des titres demeure toujours aussi grande. Prendre cette décision d’arrêter a donc été très difficile. Cela a même été bien plus émotionnel que je ne l’imaginais. Mais, aujourd’hui, je suis soulagé et content. »

Votre décision de quitter les Red Lions était déjà prise avant l’Euro ? Nous l’avions évoqué entre les lignes lors de notre dernière interview, en août dernier.
« Au moment d’entamer le tournoi, je doutais sincèrement de mon niveau physique après ma longue blessure au genou. Je n’étais pas suffisamment fit pour le tournoi et cela m’a frustré. »

Shane McLeod n’aurait donc pas dû vous sélectionner pour le tournoi ?
« J’aurais compris cette décision et j’aurais accepté de ne pas être repris dans le groupe pour cet Euro. Je ne me suis quasi pas entraîné pendant les playoffs et puis ma période de revalidation a été longue. J’en ai d’ailleurs discuté pendant la compétition avec Shane. Je reconnais que je n’étais pas à mon meilleur niveau à Mönchengladbach. Mais j’espérais quand même retrouver rapidement mon meilleur niveau parce que disputer une Coupe du monde ou des JO reste un moment très spécial. »

Avant d’acter votre décision, vous avez discuté avec Shane McLeod ou certains de vos coéquipiers ?
« Je n’ai discuté de cela avec personne. Ni mes anciens partenaires, ni personne du staff. En revanche, j’ai beaucoup échangé avec des gens de la Gantoise et certains de mes amis qui ne sont pas tous issus du milieu du hockey. Je voulais entendre leurs retours et avoir leurs sentiments. Ils m’ont tous dit d’y aller et cela a rendu ma décision plus facile. »

Vous avez donc annoncé votre choix, lundi, à Shane McLeod ?
« Je l’ai effectivement appelé et il m’a dit qu’il comprenait. J’avais normalement un rendez-vous avec lui ce mardi matin. Il m’a juste dit qu’il espérait me recroiser au bord des terrains. Il voudra peut-être me parler à tête reposée pour rediscuter de tout cela. Mais, de mon côté, je n’en éprouve pas le besoin. J’ai déjà tourné la page. Je n’en veux à personne. Je ne suis pas fâché. Et je peux comprendre certaines choses. Je veux rester en bons termes avec tout le monde. Je trouve dommage la manière dont tout cela s’est déroulé. Mais ce n’est pas la fin du monde. Je vais, à présent, me lancer dans la vie professionnelle. J’étudie actuellement plusieurs possibilités. C’est une toute nouvelle vie qui s’offre à moi… »

Propos recueillis par Laurent Toussaint

Photo : Tom Goyvaerts (Belga).