Manu Leroy « Cet échec ne doit pas tout remettre en question »

Observateur attentif de cette neuvième édition de l’EHL, Manu Leroy a défendu les buts de Louvain (1997-2009) et du Dragons (2009-2014). L’ancien gardien international (90 sélections) a disputé 28 rencontres dans la prestigieuse compétition européenne mais il a surtout participé à quatre reprises au Final 4, remportant, au passage, une médaille d’argent (2013) et deux de bronze (2012 et 2014). Actuel entraîneur des gardiens dans le club anversois, il regrette que les clubs belges n’aient pas pu démontrer leurs qualités, sur la scène internationale.

Manu Leroy, le bilan belge pour cette édition est plutôt mitigé ?
« C’est vrai que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Mais il s’en est fallu de peu pour que ceux-ci soient complètement différents. Le Léopold a été courageux mais Oranje Zwart n’est pas champion d’Europe pour rien. Les Néerlandais évoluaient un cran au-dessus et ce sont leurs individualités qui ont fait la différence. Louvain a raté une occasion en or de se qualifier pour les demis tandis que le Dragons n’aura jamais dû perdre face à Terrassa. Ils ont fait le nécessaire mais il a juste manqué ce dernier but, synonyme de qualification. »

Les Anversois n’ont-ils pas juste été un peu arrogants en se voyant déjà au Final 4 ?
« Sincèrement, je ne pense pas. Ils ont disputé le match qu’il fallait et il ne faut pas tout remettre en question. Je pense que le Dragons a surtout fait les frais du programme d’entraînement beaucoup trop chargé en équipe nationale. Ses six internationaux (NDLR : Briels, Denayer, Stockbroekx, Thys, van Aubel et Van Doren) manquaient de fraîcheur. C’est un problème structurel qui me dérange et qui doit être tenu à l’œil pour les prochaines années. Sinon, les Anversois ont réalisé un match correct, sans plus. L’objectif était clairement de disputer le Final 4, vu le tirage au sort favorable. A ce niveau-là, c’est donc clairement un échec. »

Louvain aurait pu rafler la mise mais il s’est fait surprendre en quarts.
« Ils ont été éliminés par une équipe espagnole hyper réaliste. Les Universitaires ont manqué d’expérience et ils ont encaissé des buts évitables. C’était clairement une occasion gâchée face à un adversaire largement à leur portée… »

Ces résultats ne sont-ils pas paradoxaux vu le niveau actuel du championnat de Belgique ?
« C’est tout à fait exact. Notre championnat n’a jamais été aussi relevé que cette saison. Le Dragons et le Racing possèdent d’ailleurs, tous les deux, un noyau impressionnant. Si ces deux équipes peuvent conserver l’ensemble de leurs joueurs l’an prochain, elles pourraient faire très mal lors de la prochaine édition de l’EHL. »

Cette victoire belge sera donc, tout de même, bientôt une réalité ?
« Cela ne fait aucun doute. Si on jette un œil sur le dernier carré de cette édition, on retrouve deux clubs néerlandais, un allemand et un espagnol. C’est un belge qui aurait dû occuper cette dernière place. Cette répartition reflète bien la réalité du hockey européen à l’heure actuelle. La Belgique est bien toute proche de ce premier succès en Coupe d’Europe. »

Laurent Toussaint (à Amsterdam), In Le Soir, mardi 29 mars 2016.

Photo : Philippe Demaret – Okey.be

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