Un retour au stade sous conditions

Les clubs ont repris le championnat en suivant un protocole sanitaire strict pour accueillir les spectateurs. Pas simple de s’y retrouver lorsque chacun applique ses propres règles au sein de ses installations.

Depuis quelques jours, c’est l’effervescence dans les clubs de division d’honneur. Outre le retour à la compétition, souvent angoissant, la gestion sanitaire de l’accueil des supporters a également offert des cheveux gris supplémentaires à plusieurs présidents. Pas évident, en effet, d’appliquer le protocole et de limiter l’accès de ses installations à 400 personnes maximum. C’est le cas au Waterloo Ducks, où la tribune principale construite la saison dernière peut en accueillir 750. « C’est réellement très compliqué de respecter les mesures imposées », reconnaît Gery Dohmen, le président brabançon. « Mais nous avons profité des soirées de jeudi, avec les dames, et de vendredi, avec les messieurs, pour affiner les derniers détails. Nous avons décidé, contrairement à certains clubs, de ne pas réserver de quota aux spectateurs visiteurs, ni de prévoir des réservations en ligne. Je ne voyais pas, en effet, comment refuser l’entrée de leurs installations à nos membres. Ce qui est le plus compliqué, c’est de demander aux spectateurs de garder leur masque alors qu’ils sont assis dans la tribune. Les gens s’y perdent avec toutes les mesures qui diffèrent d’un endroit à un autre. Et nous avons ainsi dû engager des stewards supplémentaires pour faire respecter les règles sur le site. »

« Sold-out » en 4 heures !

A Liège, pour assister au premier duel à domicile des promus de l’Old Club face à la Gantoise, le club avait opté pour une inscription en ligne gratuite. « La liste était complète en seulement 4 heures », sourit le président Jean-François Bourlet. « Et nous avions réservé une vingtaine de places pour nos amis gantois. Ce qui nous a facilité la tâche, c’est l’implantation du site avec une seule entrée possible. Nous avons également imposé une interdiction de boire ou de fumer en bord de terrain pour éviter toutes discussions inutiles sur le port du masque. Mais ça n’a pas été facile à imposer. Cette inscription préalable permet en outre aussi de faciliter le tracing. Il s’agissait d’un bon test pour les prochaines rencontres, dont l’accueil de nos amis de Louvain. Le club a déjà annoncé qu’ils seront plus de 80 à nous rendre visite le 19 septembre. »

Uniformiser les décisions

Ce qui manque, c’est un peu plus de clarté ainsi qu’une uniformité dans les décisions prises. Outre les deux exemples précités, on peut notamment constater que certains proposent les tickets en prévente (Racing) tandis que d’autres n’annoncent… rien (Beerschot) ! Alors pourquoi pas de position commune adoptée, par exemple, via la Top Hockey League ? « Il s’agit d’un sujet très complexe pour trouver un consensus », poursuit Gery Dohmen, qui ajoute que la pandémie a déjà coûté plus de 50.000 euros à son club. « Certains clubs ont décidé de faire payer une entrée, mais je ne trouve pas légitime de demander de l’argent aux spectateurs par rapport à la crise sanitaire. De notre côté, je le répète, nos membres seront privilégiés. C’est notre vie de club qui doit rester l’unique priorité. »

Cela dit, la plupart des rencontres de Division d’honneur n’accueillent jamais plus de 400 spectateurs. Mais les affiches ou les derbys, en revanche, peuvent souvent attirer le millier de supporters, surtout lorsque les conditions climatiques sont des plus agréables comme ce sera le cas, ce dimanche, pour le duel au sommet entre le Racing et le Léopold qui affiche, évidemment, d’ores et déjà complet.

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 12 septembre 2020.

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