Les «papys» font de la résistance

Quand le Beerschot a annoncé, à la mi-septembre, qu’il avait réussir à sortir de sa retraite, la super star allemande, Moritz Fürste, les observateurs se sont interrogé sur l’état de forme du double champion olympique (262 sélections) après 2 ans d’inactivité. Mais, dès son arrivée à Kontich, son impact sur le jeu a été évidemment important comme le souligne son coach John Goldberg. « Tout le monde écoute quand ils parlent. Moritz nous apporte naturellement toute son expérience internationale. Sa qualité à la balle reste excellente. Ce qui offre de nombreuses options à l’équipe. Enfin, à 36 ans, il place toujours la barre aussi haut pour lui-même. »

A quelques kilomètres de là, c’est une légende du hockey belge qui a été appelé à la rescousse par son club de cœur. Décimé par les blessures et les absences, Xavier Reckinger a accepté de venir accomplir l’une ou l’autre piges pour l’Herakles à la demande de Darren Bisley. « Cela s’est fait un peu par hasard, explique l’ancien Red Lions aux 328 sélections et actuel sélectionneur de l’équipe nationale allemande féminine. « Je travaille comme consultant pour le club et je donne entrainement, le jeudi soir, aux dames et aux messieurs. Le groupe était en sous-effectif et j’ai accepté de venir renforcer l’équipe. La volonté était simplement de pouvoir donner un coup de main à ce groupe talentueux. Il n’était pas question de prendre la place de quelqu’un mais bien de tout mettre en œuvre pour arracher cette place pour les playoffs. »

Pratiquement sans entrainement, Reck (36 ans) a d’abord affronté Louvain puis il a tenu la baraque, en défense, face à l’Antwerp, inscrivant même un but de roublard à 4 minutes du coup de sifflet final. « Cela faisait 3 ans que je n’avais plus évolué en division d’honneur. Et je n’avais disputé quelques rencontres en Mineurs 1 depuis ma retraite. Et je dois reconnaître que j’éprouvais une certaine appréhension avant le match. On peut même dire que j’étais un peu stressé. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur mon touché de balle, mon placement et mon expérience. Je ne peux évidemment plus accomplir un sprint de 60 mètres comme avant. En tous cas, je comprends mieux pourquoi j’avais décidé d’arrêter. Physiquement, ce n’était pas simple. Mais je me suis bien amusé et j’ai vite retrouvé mes sensations. »

« Prendre la pression sur nos épaules »

Du côté de Namur également, la coach, Joy Jouret, a également fait appel à son ancienne garde (qui évolue avec les Messieurs 2 en Réserve D1) pour venir donner un coup de boost à son groupe extrêmement jeune et quelque peu démoralisé suite aux défaites successives. « C’était un coup de poker ! Nous avions affronté l’équipe 2 en amical et on s’est dit qu’ils pourraient encore nous apporter une plus-value. Ils avaient quitté le noyau A par manque de temps. Et certainement pas parce qu’ils n’avaient plus le niveau. Notre noyau est très jeune et très talentueux mais il manque encore un peu de maitrise dans les moments clés. Le retour des anciens nous a clairement permis de prendre ces 4 points face à l’Old Club et au Daring. Mais nous avons bien expliqué les raisons de notre démarche aux jeunes et à leurs parents. Notre projet ne change pas mais nous avions besoin de ce coup de pouce pour nous relancer. »

Le retour des 4 mousquetaires namurois Paul Navez (32), Alex Willemart (29), le gardien Harold D’Hayer (34) et Gilles Jacob (35) a ainsi permis à l’équipe de remporter une première victoire historique à l’Old Club (après 42 match en DH). « Lors du match amical que nous avons disputé, j’ai pu constater que certains jeunes étaient mentalement au fond du trou. Et notre présence soulage aussi les nouveaux leaders comme Nicolas De Moor, Bastien Weicker ou Levent Oguz. Sur le chemin de l’Old Club, j’étais stressé. Et c’est une première. Nous étions là pour prendre la pression sur nos épaules et libérer les plus jeunes. Mais nous sommes juste venus donner un coup de main pour ce premier tour. C’est à ce groupe talentueux de faire ses preuves et de continuer à grandir dans le futur. »

Laurent Toussaint, In Le Soir, samedi 5 décembre 2020.

Photo : David Pintens (Belga).

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