Les sentiments de l’Anversois étaient naturellement assez mitigés, dimanche après-midi. Heureux comme un pape après la conquête titre avec son équipe dames, il devait également digérer le solide revers face au Léopold (5-1) et l’échec dans la conquête du dernier ticket européen. Une dernière journée riche en émotions, donc, pour l’ancien Red Lions qui quitte son poste de T1 sur un premier sacre et qui a décidé de retourner, dès cet été, à l’Herakles, pour effectuer une toute dernière pige dans le club de ses débuts.
Xavier, est-ce que tu t’attendais à vivre une saison aussi parfaite à la tête de l’équipe dames du Braxgata ?
« Au début de la saison, il y avait clairement des ambitions. Mais la première fois que je me suis dit que nous pouvions aller au bout, c’est à l’issue du premier tour puisque nous avions battu l’Antwerp et le Watducks. Nous savions que nous pouvions atteindre cet objectif mais c’était encore une toute autre affaire d’y parvenir. »
Qu’est-ce qui a fait la différence car la compétition était assez relevée non ?
« Pour moi, ce sont clairement les p.c. Nous en avons converti énormément durant la saison et lors de cette seconde manche, nous en avons également marqué quatre. Cela a parfois l’air d’être improvisé mais je t’assure que les rebonds ont été particulièrement étudiés. Pour moi, cela a eu un impact très important durant la compétition régulière et pendant les playoffs. »
Tu ne t’attendais certainement pas à un tel score lors de ce deuxième match ?
« Je pensais que les joueuses du Watducks allaient réagir et elles ont très bien fait cela. Elles mènent 1-0 et c’était mérité. Nous nous attendions à ce qu’elles pressent haut et c’est ce qu’elles ont fait. Mais cela nous a aussi permis de nous créer de nombreuses occasions de but. Nous sommes revenus à 3-2 avant la pause et cela nous a offert une belle marge pour la seconde période. »
Ce groupe est promis à un bel avenir…
« C’est un groupe très talentueux. J’espère qu’il va continuer ensemble la saison prochaine. Et les jeunes du club continuent à frapper à la porte de l’équipe première. Je suis d’ailleurs un petit peu jaloux de mon successeur qui va pouvoir mettre en place un très chouette projet. »
Pour en revenir à la défaite face au Léopold (5-1), qu’est-ce qui s’est passé ?
« Après notre victoire 3-0, jeudi, nous n’avons pas bien géré la préparation de la manche retour. Il y a eu un peu de complaisance à l’entraînement vendredi Et moi, ça m’a marqué. Le manque de concentration était flagrant et certains n’ont pas répondu à l’attente dimanche. Les joueurs plus expérimentés ont tenu leur rôle mais les plus jeunes ont été mis en difficulté. »
Il y avait aussi un manque d’expérience très clair à ce niveau-là ?
« Oui, c’est certain. C’était déjà le cas face au Dragons. Mais en finale de playoffs, il faut atteindre son meilleur niveau. Ce n’est pas grave. C’est une équipe très jeune. C’est dommage car nous étions tout proches et cela aurait constitué un coup de pouce magnifique pour l’évolution du club. C’est une déception difficile à avaler mais elle doit servir de leçon pour le futur. »
La saison prochaine, tu as décidé de retourner à l’Herakles pour écrire un dernier chapitre de ta carrière ?
« Cela avait toujours trotté dans un coin de ma tête. Je voulais revenir jouer à Lierre. C’est un jeune groupe qui aura bien besoin d’un vieux renard en défense. Je vais essayer de leur apporter un maximum de mon expérience. Je suis toujours en forme physiquement même si cela fait déjà longtemps que je ne suis plus le plus rapide. Que ce soit dans mon coaching ou dans mon positionnement, je suis persuadé que je peux encore apporter énormément. »
La passion du hockey est toujours intacte, comme au premier jour ?
« Oui, c’est sûr même si je t’avoue que c’est un petit peu plus compliqué en hiver quand il faut monter sur le terrain pour s’entraîner. Mais la passion est toujours bien présente en tant que joueur le dimanche. J’avais plusieurs pistes en tant qu’entraîneur mais je voulais encore jouer. J’espère pouvoir le faire encore un an ou deux avant de me concentrer à 100% au coaching. »
Entretien : Laurent Toussaint
Photo : Marc Lequint