La traditionnelle finale entre le Watducks et le Dragons avait pris des allures de correction, jeudi après-midi, lors de la manche aller, les Anversois l’emportant largement (5-1). Malgré une prestation décevante, les Waterlootois avaient l’opportunité, ce dimanche, de redresser la barre et d’espérer décrocher les shoot-outs, pour départager les finalistes, en cas de victoire. Il n’en fut cependant rien puisque le Dragons a géré sa rencontre, ne semblant jamais être tétanisé par l’enjeu. C’est que la bande à Jean Willems connaît la musique, elle qui restait sur trois titres avant d’ajouter un quatrième sacre de rang à son palmarès en contenant Waterloo lors de la manche retour (4-4).
Toussotant à plusieurs reprises lors de la phase régulière et passant par le chas de l’aiguille lors des demi-finales face à un Racing accrocheur, le Dragons a, finalement, fait preuve de sérieux et de métier tout au long de la finale pour décrocher, méritoirement, un onzième titre de champion de Belgique. « Ce qui est assez particulier, c’est qu’on a tous l’impression que le Dragons vit une saison plus difficile, alors que statistiquement, nous avons réalisé un meilleur championnat que l’an dernier, se félicitait Florent van Aubel, auréolé d’un nouveau titre de champion de Belgique. Le fait est que les attentes sont, chaque année, plus hautes nous concernant. Et que cela devient donc de plus en plus compliqué d’y répondre. Mais depuis le week-end dernier, le Dragons a fait ce qu’il sait faire de mieux : être à son niveau lors des moments clés. Et je pense qu’à ce titre-là, notre sacre est mérité. »
Depuis 2010, le club anversois domine d’ailleurs le hockey belge avec six trophées de champion remportés, contre trois pour le Watducks. Et celui de ce dimanche après-midi avait une saveur particulière. « Cela faisait 34 ans (NDLR : Uccle sport lors de la saison 1984-1985) qu’un club n’avait plus aligné au moins quatre sacres de rang. Quatre clubs bruxellois avaient déjà réalisé cette performance. Mais jamais un club anversois n’y était parvenu. Nous écrivons donc l’une des plus belles pages de l’histoire du club. Et nous pouvons en être fiers, car nous méritons ce succès. »
L’émotion était également vive dans les rangs anversois, puisque le club champion prenait congé de plusieurs membres de son équipe première, dont Arthur Van Doren, le meilleur joueur du monde.« C’est magnifique de quitter mon club de cœur sur un titre », souriait-il. « Après le match de jeudi, nous savions que le Watducks allait jeter toutes ses forces dans la bataille. Et même si nous avons un peu souffert en fin de match, j’estime que cette nouvelle victoire en finale est méritée. »
Côté waterlootois, cette manche retour laissera encore pendant de longues semaines un goût amer. Après avoir manqué la rencontre de jeudi (NDLR : défaite 5-1), les Ducks ont affiché plus d’envie et de combativité, notamment en fin de partie. Insuffisant cependant pour venir déjouer les plans anversois. « Après la déconvenue du milieu de semaine, le groupe a bien réagi, pointait Victor Charlet, auteur de deux buts sur p.c. Le Dragons a eu de la réussite et a su mettre les buts aux bons moments alors que nous tentions trop souvent de faire la différence individuellement. Il y avait donc mieux à faire collectivement. »
Épinglé comme favori dans la course au titre au moment d’entamer les playoffs, le Watducks aura cruellement manqué d’expérience lors des quatre derniers matches. Franchissant les demi-finales aux shoot-outs, les Brabançons ont démontré qu’ils avaient encore besoin de grandir dans les moments importants. « C’est ce qui me fait croire que nous reviendrons encore plus forts la saison prochaine avec, comme ambition, d’accrocher ce titre. Et, en parallèle, aller le plus loin possible en EHL. Nous avons le groupe pour et l’expérience acquise cette saison sera un atout supplémentaire. »
Les deux finalistes, ainsi que le Léo, vainqueur de la petite finale, défendront les couleurs de la Belgique sur la scène européenne la saison prochaine. Avec ambitions, forcément.
Sébastien Hellinckx
Le match
Florent van Aubel, inscrivait rapidement le premier but de la rencontre (1e), mettant les siens dans un fauteuil. Les Brabançons wallons, qui tentaient tant bien que mal de combiner, reprenaient espoir peu avant la fin du premier quart, des œuvres de Maxime Capelle (17e). Le Dragons croyait alors asséner un coup de massue aux Brabançons lorsque Jeffrey Thys (23e) et Florent Van Aubel (25e) trompaient la vigilance défensive des Canards. William Ghislain relançait néanmoins la partie (49e) avant que Henri Raes ne redonne un net avantage au Dragons sur contre-attaque (4-2, 61e). Moment choisi pour les Ducks d’évoluer sans gardien et d’égaliser grâce à deux p.c. de Victor Charlet (65e et 70e). Insuffisant cependant, les Anversois décrochant leur quatrième titre de rang.