Tom Boon : « Je ne dois rien prouver à qui que ce soit ! »

Le Bruxellois est assurément l’homme en vue de ce début de compétition. Avec 8 buts inscrits en seulement 2 rencontres (dont 3 p.c. et 2 stroke), Tom Boon a marqué les esprits et il a surtout démontré qu’il avait retrouvé son tout meilleur niveau après des Jeux olympiques rendus très compliqués par une blessure au mollet qui a solidement handicapé sa préparation. Mais pas question d’un éventuel sentiment de revanche pour l’attaquant vedette du Léopold qui a retrouvé le plaisir de jouer en club et de disputer des matches en pleine possession de ses moyens.

Tom, quelle entame de championnat pour le Léo ?
« C’est vrai. Face au Watducks, nous avons parfaitement géré la rencontre. C’était certainement l’un de nos meilleurs matches au niveau défensif. Il y avait également une bonne énergie dans les duels. Et même si notre adversaire a eu, à certains moments, la possession de balle, ils ne sont pas parvenus à créer le danger devant notre but. Face à l’Herakles, il faut reconnaître que les lierrois n’étaient pas très en jambes. »

Tu t’attendais à une aussi bonne entame de compétition ?
« Lors des rencontres de préparation, nous avons déjà bien joué. Et pour répondre à ta question, je m’attendais à un bon début mais peut-être pas aussi solide. Le noyau est très homogène et donc il est logique que nous alignions de bonnes performances. Mais nous devons encore être plus malins dans notre prise décision à la balle. Nous récupérons pas mal de balles ais nous avons encore tendance à la reperdre trop rapidement. »

Est-ce qu’on peut déjà évoquer un éventuel effet Agustin Corradini ?
« C’est vrai que le groupe a l’impression qu’Agustin est déjà à nos côtés depuis longtemps. Cela se passe merveilleusement bien. Nous sommes en quelques sortes repartis de zéro. La concurrence est rude dans la ligne d’attaque et le milieu de terrain. La relation est excellente entre lui et l’ensemble des joueurs. Je ne trouve pas cela nécessaire de comparer son travail à celui de Robin Geens. Ou même dans la manière de jouer. Nous sommes engagés dans une nouvelle dynamique et nous sommes en accord avec ce qu’il propose. Nous partageons beaucoup entre le staff et les joueurs. C’est une bonne manière de travailler. C’est un jour attaquant de formation. Son style est donc basé sur l’offensive. Il aime peser lourd sur les défenses adverses. »

A un niveau personnel, tu es déjà très affûté. Tu éprouves un sentiment revanche suite aux JO de cet été ?
« Pas du tout. Je ne dois rien prouver à qui que ce soit. J’aime bien jouer dans cette équipe et cela tourne bien pour le moment. Je joue et je m’amuse. Et j’ai toujours faim de hockey. Et c’est bien l’essentiel. »

Tu n’as pourtant pas disputé la finale olympique face à l’Australie. Tu comprends cette décision avec le recul ?
« Je pensais très honnêtement que j’allais jouer la finale. Mais en attendant la sélection définitive pour le match, je n’étais vraiment pas bien. J’avais constamment une boule au ventre. J’avais du mal à manger et je trouvais difficilement le sommeil. Et bizarrement, une fois que la décision est tombée, je me suis un peu relâché. Mais cela fait partie de mon histoire, de notre histoire avec les Red Lions. Après ce choix, je ne me suis pas renfermé et j’ai tout fait pour soutenir le groupe comme je le pouvais. Le hockey est un sport d’équipe et tu dois pouvoir compter sur tes coéquipiers. Je me sentais en forme et j’aurais pu jouer. Mais je comprends et j’accepte la décision de Shane McLeod. De toutes manières, nous avons remporté la médaille d’or. Donc fin de la discussion. Si cela n’avait pas été le cas, cela aurait probablement été bien plus difficile à digérer. »

Entretien : Laurent Toussaint

Photo : David Pintens (Belga).

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